Ouesso 2015: bienvenue au deuxième pôle économique du Congo

Mercredi 12 Août 2015 - 20:30

Abonnez-vous

  • Augmenter
  • Normal

Current Size: 100%

Version imprimable

Présenté par d’aucuns comme un scandale géo écologique, le département de la Sangha, avec une superficie de 55 800 Km2 et une population de plus de 104 000 habitants, regorge d’énormes potentialités qui font de lui un pôle important du développement économique du Congo.

La Sangha est située à environ 830 kilomètres de Brazzaville. Elle est entièrement couverte par une forêt équatoriale dense de plus de 3 millions d’hectares d’une rare biodiversité. C’est l’un des grands foyers de conservation de la faune sauvage du bassin du Congo, avec plus de 2 millions d’hectares d’aires protégées réparties dans trois parcs nationaux : Tokou-Pikounda, Odzala-Kokoua et Nouabale-Ndoki.

Ces deux derniers parcs font partie des complexes d’aires protégées transfrontaliers. Il s’agit du Tri national de la Sangha intégrant Nouabale-Ndoki au Congo, Lobéké au Cameroun et Ndzanga Sangha en République centrafricaine ; puis du Tri national Dja Odzala Minkebe (Congo-Gabon-Cameroun). De nombreuses espèces comme le gorille, le chimpanzé, l’éléphant, la gazelle et bien d’autres y vivent.

Le Mont Nabemba, plus haut sommet du Congo

Pivot important de la production des bois tropicaux au Congo, les forêts de la Sangha sont exploitées actuellement par quatre sociétés : la CIB-OLAM basée à Pokola, IFO à Ngombé, SEFYD à Souanké et SIFCO à Tala- Tala.

Le relief, très accidenté dans ce département, est constitué de plateaux et de collines d’altitudes variant entre 200 et 300 mètres, ainsi que de vallées. Mais la Sangha est surtout dominée par le mont Nabemba, le plus haut sommet du Congo qui culmine à 1100 mètres d’altitude.

Les sols ferralitiques et hydro morphes de la Sangha sont favorables à l’agriculture en toute saison. Des gisements importants de sable et de pierres facilitent la réalisation de travaux de construction. Et le sous-sol du département regorge plusieurs minerais encore sous exploités tels que l’or, le diamant et le fer des monts Nabemba et Avima.

À la diversité naturelle correspond une diversité ethnique dans le département de la Sangha. Plusieurs tribus regroupées en cinq groupes ethniques, auxquels se sont ajoutés des originaires d’autres communautés nationales et étrangères. Ce sont notamment les ethnies Makas ou Mekee (Kwels ou Bakouélés, Djems, Bomoualis et Linos) ; les Sanghas (Bonguilis, Pomos, Bomassas) ; les Kotas (Bokibas, Mangoms, Bakotas) ; les Fangs et les Peuples autochtones (Kakas, Babendjelés, Mikayas).

Au plan administratif, la Sangha compte cinq districts (Mokeko, Ngbala, Pikounda, Sembé et Souanké) ; une commune de pleine exercice (Ouesso avec deux arrondissements : Nzalangoye et Mbindjo) ; quatre communautés urbaines (Pokola, Mokeko, Sembé et Souanké).

Le département de la Sangha fait frontière avec trois pays : le Cameroun et la RCA au nord et le Gabon à l’ouest.

La Sangha en un clin d’œil

Superficie : 55 800 Km2

Population : 104 366 habitants (données de 2005) dont :

Ouesso : 31 882 habitants ;

Pokola : 18 040 habitants ;

Ngombé : 8 747 habitants ;

Mokeko : 3 350 habitants (43 006 dans tout le district) ;

Sembé : 4 596 habitants (8 908 dans tout le district) ;

Souanké : 4 021 habitants (10 584 dans le district) ;

Pikounda : 4 982           habitants (tout le district)

Source : Cartographie censitaire du RGPH 2007

Activités économiques : Exploitation et transformation industrielle du bois, culture cacao, palmier à huile, industrie des corps gras, chasse, pêche, commerce (transfrontalier notamment), etc.

Thierry Noungou

Légendes et crédits photo : 

Le département de la Sangha (en jaune) sur la carte du Congo

Notification: 

Non