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Oui (1)

Mercredi 28 Mai 2014 - 3:14

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Tout bien pesé, ayant observé avec attention la scène politique congolaise et écouté les arguments pour ou contre qui s’échangent depuis des mois sur le sujet, nous en venons, nous aussi, à penser que le temps est venu de modifier la Constitution qui régit notre République. Non pour augmenter seulement le nombre des mandats présidentiels, comme cela se murmure ici et là, mais parce que les changements en cours dans la société congolaise rendent manifestement nécessaire une adaptation de nos institutions aux réalités de ce temps. Essayons de résumer les arguments qui viennent étayer cette conviction.

1. Au terme de quinze années de reconstruction intensive, le Congo d’aujourd’hui est très différent du Congo d’hier. Grâce au programme de la « municipalisation accélérée », les départements ont acquis une autonomie réelle qu’il serait bon de traduire dans les institutions. Inscrire de façon concrète et non théorique la décentralisation parmi les fondements de la République serait faire preuve de réalisme autant que de sagesse. Cela permettrait d’alléger la pesanteur naturelle d’un système où les pouvoirs se trouvent concentrés entre les mains de technocrates n’ayant que peu de rapports avec le peuple.

2. Toujours dans le même ordre d’idées, il est temps, nous semble-t-il, d’« africaniser » les institutions représentatives de la République. Copié purement et simplement sur les constitutions occidentales, le texte fondamental qui nous régit présentement ne laisse pas la moindre place, en effet, aux institutions traditionnelles sur lesquelles repose pourtant notre société depuis la nuit des temps, institutions qui demeurent bien vivantes comme l’ont montré les nombreuses « rencontres citoyennes » organisées ces derniers mois sur toute l’étendue du territoire national et auxquelles nous avons assisté en qualité d’observateurs.

3. Dès lors que le choix des hommes ou des femmes qui nous gouvernent n’est pas imposé au peuple congolais de façon arbitraire, mais dépend du libre vote de chaque citoyen ou citoyenne, la limitation artificielle du nombre de mandats présidentiels tout comme la fixation d’un âge maximum pour administrer le pays n’ont strictement aucun sens. L’une comme l’autre sont non seulement antidémocratiques, mais apparaissent totalement décalées par rapport à la réalité moderne étant donné l’allongement de la durée de vie dont chacun d’entre nous bénéficie.

La suite au prochain numéro, c’est-à-dire demain.

Les Dépêches de Brazzaville

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