Paix et sécurité en Afrique centrale : les femmes journalistes se jettent dans la bataille

Lundi 4 Septembre 2017 - 18:07

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Les femmes des médias des onze Etats membres de la Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale(CEEAC) entendent désormais apporter leur contribution dans la recherche, la prévention, la résolution et la consolidation de  la paix et de la sécurité en Afrique centrale avec pour arme ultime, leurs plumes.

Au total, une cinquantaine de participantes se sont réunies du 29 au 31 août à Yaoundé, au Cameroun, pour échanger sur des problématiques aussi complexes que variées sur le thème suivant : « Pour une coopération dynamique en faveur de la paix et la sécurité entre la Communauté économique des Etats de l’Afrique Centrale et les femmes des médias ».

Cette rencontre qui a bénéficié du soutien technique et financier du Bureau régional des Nations unies pour l’Afrique centrale (UNOCA) a permis aux participants de faire le point sur l’implication des femmes dans le processus de paix en Afrique centrale, dix-sept ans après l’adoption de la résolution 1325 du Conseil de sécurité de l’ONU sur les Femmes, la Paix et la Sécurité. Au-delà de la nécessité d’intensifier le plaidoyer en faveur de la mise en œuvre effective de cette résolution, les participantes ont mis en lumière les outils et les bonnes pratiques en matière de communication, d’information et de sensibilisation dans ce domaine.

Après la cérémonie d’ouverture, les participantes sont rentrées dans le vif des travaux avec des échanges, des discussions, et des débats parfois houleux suscités par des exposés des universitaires, des experts de la CEEAC, et des Etats membres, notamment sur l’approche genre dans la gestion des conflits et la consolidation de la paix et la sécurité sous- régionale, sur le rôle des femmes en période de catastrophes naturelles et de conflits armés en Afrique centrale, sur la Résolution 1325 et les Résolutions connexes du Conseil de sécurité de l’ONU sur les femmes, la paix et la sécurité, etc.

Pour la représentante de la CEEAC, Isabelle Boukinda Nzaou, chef de la cellule Genre, « les femmes des médias constituent un puissant outil d’information et de sensibilisation de masse. À cet effet, leur participation au processus de paix permet de s’assurer que leurs propres priorités sont incluses dans les négociations et les accords de paix. Et cela contribue à une paix plus solide et durable, qui protège tous les droits de l’homme, assure la justice et établit la démocratie ».

Pour mieux agir et fédérer les synergies en faveur de cette cause, elles ont adopté un plan d’action et une déclaration dite de Yaoundé qui détaillent les priorités du Réseau, le lancement d’un magazine (semestriel) et d’un site Internet ainsi qu’un programme de renforcement des capacités.

Outre  les membres de la  FEPPSAC (Femmes Editrices pour la paix et la sécurité en Afrique Centrale (créée en novembre 2016), le Réseau est  ouvert à toutes les  autres plateformes, associations professionnelles ou journalistes adhérant aux valeurs et à la vision du Réseau.

L’un des enjeux est de disposer d’un regroupement efficace composé de femmes de médias pouvant non seulement contribuer à l’animation des différents supports de communication du Réseau, mais aussi de promouvoir, dans leurs organes de presse respectifs, la participation des femmes dans la recherche et  la  consolidation de  la  paix.  Il  en  est de  même  en ce  qui  concerne l’implication  systématique  des femmes dans tous les processus de négociation et médiation, y compris dans les phases post-conflits.

Les participantes ont remercié l’UNOCA et la CEEAC pour leur appui. Elles souhaitent que les deux  institutions  continuent  de  soutenir  les  activités  du  réseau. Une  équipe  provisoire  de coordination pilotée par Melissa Bendome (Gabon) a été mise en place. En dehors du Gabon, neuf autres pays de l’Afrique centrale étaient représentés à l’atelier de Yaoundé : Angola, Burundi, Cameroun, République centrafricaine, Congo, République démocratique du Congo, Guinée équatoriale, Rwanda et Tchad.

L’atelier a été facilité par des experts d’horizons divers, y compris des universitaires chevronnés, des représentants du ministère camerounais des relations extérieures, de la CEEAC, de l’UNESCO et de l’UNOCA ainsi que des responsables d’ONG spécialisées dans la promotion de la Femme, notamment Women’s International League for Peace and Freedom (WILPF Cameroon).

Dans la foulée, un Mémorandum d’entente a été signé entre cette organisation non gouvernementale et le Réseau régional des femmes des médias pour la paix et la sécurité en Afrique centrale.

 

 

 

Yvette Reine Nzaba

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