Paix et sécurité. A quand le retour au calme dans le Pool ?

Lundi 5 Juin 2017 - 14:45

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La volonté de voir ce département situé aux portes de Brazzaville, la capitale politique du Congo, recouvrer sa quiétude est partagée, mais les options pour y parvenir divergent.

Plus d'une année après l'incursion armée des ninjas dans les quartiers sud de Brazzaville, le 4 avril 2016, la question du retour de la paix dans le département du Pool, où les assaillants ont trouvé refuge, est la plus posée par les Congolais lorsqu'ils évoquent les conséquences de cette situation sur leur quotidien. C'est ainsi qu'au volet de la question, à quand la fin de la crise, se greffe celui de comment y arriver ?

Ces deux attitudes traduisent à la fois l'espoir de voir la tranquillité être rétablie dans cette partie du pays dans les meilleurs délais, et la perplexité quant à la démarche qui conviendrait le mieux pour parvenir à cette fin : faut-il poursuivre la traque des bandits recherchés qui continuent de défier les institutions publiques, ou au contraire explorer d’autres voies ?

Dialogue  

Au sein de la classe politique congolaise, des voix s'élèvent pour réclamer un dialogue "inclusif" duquel, fait-on savoir, sortiraient les solutions idoines à la situation du Pool. Les adeptes de cette démarche croient trouver un lien de cause à effet entre cette situation et le processus électoral qui a abouti à l'organisation du référendum sur la nouvelle Constitution, adoptée le 25 octobre 2015, et la présidentielle du 20 mars 2016. En apparence, la demande de dialogue qu'ils formulent vise plus largement la remise en question des changements obtenus depuis lors, ce qui comporte à l'évidence une part d'irréalisme qui est loin de faire l'unanimité au sein de la société congolaise. En revanche, quand les ninjas-nsiloulous prennent leur chef pour Dieu en personne, ainsi que les passagers agressés par eux, le 26 mai, près de Mayama, l’ont rapporté dernièrement, la revendication du dialogue quitte le champ politique pour celui du messianisme qui a rarement trouvé des solutions dans une approche rationnelle.

Savoir perdre une bataille électorale

Il est vrai que les deux rendez-vous électoraux rappelés plus haut avaient été émaillés de violences et de contestations, mais en la circonstance, les parties qui s'estimaient lésées, en particulier par les résultats du scrutin présidentiel qu'ils contestaient avaient, pour celles qui le désiraient, saisi le juge du contentieux électoral, la Cour constitutionnelle, qui avait tranché en son temps. De cette façon, et au vu de la loi, la crise post-électorale qui est une affaire strictement politique devait être considérée comme terminée.

Une intrusion inattendue

Dès lors, exprimer son mécontentement par l’emploi des armes de guerre, l’incendie ou le saccage d’édifices publics ne pourrait être politiquement justifié. Le fait même que le concerné, Frédéric Bintsamou, alias Pasteur Ntoumi, soit celui par qui cette violence arrive, alors qu'il n'était pas candidat à l'élection présidentielle est inexplicable. Parce qu’un tel choix fait de lui un bouc-émissaire, une sorte de justicier de permanence à portée de main de tous ceux qui trouvent dans ce type de procédé le meilleur moyen de se repositionner sur l’échiquier politique national quand ils sont en difficulté. En agissant ainsi, les responsables politiques font courir à la démocratie le risque d'être piégée pour de bon, car mettre en avant le coup de feu et tenter ensuite de l'échanger contre un semblant dialogue dans le dessein de passer par perte et profit toutes les souffrances endurées par des innocents et les plus vulnérables de ses concitoyens est regrettable. Ceci dit, fermer les portes du dialogue n'a jamais été une solution. Il faudrait cependant que les acteurs qui le réclament ne soient pas des hommes et des femmes qui ne comprennent que le langage de la violence, ou qui s'estiment inattaquables du point de vue du droit.

La manière forte?

C'est ici que remonte en surface la question du comment mettre fin à la crise du Pool. Cette crise a en effet jeté les populations hors de leurs villages, lesquelles n'ayant jamais rien demandé d'autre à qui que ce soit que de vivre en paix, sont des otages d'une situation qu'elles n'ont pas créée. Sur treize districts que compte le Pool, il y en a entre quatre et six, selon les sources, qui sont affectés par ce conflit. L'effet de surprise du 4 avril 2016 sur Brazzaville passé, les ninjas-nsiloulous ne semblent pas baisser les bras. Ils procèdent désormais par des embuscades contre les militaires, mais aussi contre les civils. Les images de leur incursion, le 26 mai, les témoignages de viols et d’exactions infligées aux femmes et à d’autres passagers, le crime de sang froid contre les militaires sont la preuve qu'ils demeurent actifs. Somme toute, ils veulent créer la psychose, semer la peur, tuer du soldat pour ajouter à la propagande de leur détermination à continuer de tenir tête aux institutions publiques. Ayant réussi à paralyser le chemin de fer Congo-Océan par la destruction de ses infrastructures, ils sont loin de réaliser combien ils participent à la crise humanitaire dans le Pool et à l'appauvrissement des populations qui vivaient naguère du trafic sur cette voie ferrée. 

Faire preuve de responsabilité

Déployée dans le Pool depuis le temps que dure la crise, l'armée se garde de tout triomphalisme. " Nous sommes en terrain difficile en raison de la présence des populations civiles que nous devons prioritairement protéger, et notre engagement consiste avant tout à assurer leur sécurité le mieux que nous pouvons, même si l'objectif final reste la capture de Ntoumi et de ses complices, conformément au mandat d'arrêt émis par le procureur de la République qui les vise", confiait le week-end, une source militaire sous couvert d'anonymat.  "Nous ne cèderons pas au piège qui nous est tendu de la violence absolue imposée par les miliciens de Ntoumi, mais en appelons à la prise de conscience de la population congolaise. Aux actes terroristes, nous devons opposer la culture de défense qui consiste pour tout citoyen à coopérer pleinement avec la force publique pour lui permettre d’accomplir sa mission d’intérêt général", ajoutait-elle. Cette option du long terme, de la méticulosité et de la responsabilité ne semble pas épouser le tout-empressement à en finir que l'on note dans les conversations à Brazzaville, surtout lorsque les militaires sont l'objet d'attaques meurtrières des ninjas, surtout aussi lorsque les soutiens de ces derniers sur les réseaux sociaux les présentent comme des hommes invisibles, donc invulnérables.

L'invincibilité en question

Le sont-ils réellement ? Il est difficile de le croire au regard d'un certain nombre d'informations et d'images disponibles. Dans sa parution du 31 mai 2017, notre confrère Le Troubadour publie en effet avec nom et "grade", si on peut s'exprimer ainsi, des photos de chefs d'écuries ninjas-nsiloulous tués dans les combats. Toujours un morceau de tissu violet noué autour du bras ou de la taille, toujours certainement aussi cette illusion d'invulnérabilité qui les condamne. Tous ces jeunes ont pourtant leur place dans la République, la même qui les a vus naître et grandir, qui n'a pas décrété leur bannissement et voudrait les voir construire avec leurs compatriotes des autres coins du Congo une nation unie et prospère.

Regagner la Nation

Ces jeunes comprennent-ils que ceux qui les ont embarqués dans cette aventure de vingt ans, et qui les maintiennent dans l’enfermement du crime gratuit les trompent et les tuent à petit feu ? Tel est le sens du cri du cœur lancé à ses "Frères et sœurs du Pool" par un certain Francis Malanda qui implore le retour au mbongui. Nous le publions tel qu’il est parvenu à notre rédaction, le 2 juin,  dans le souci d’en préserver l’originalité. De grâce nous ne connaissons pas physiquement cet homme mais dans le contexte actuel ce " Message d'un fils du Pool » a quelque chose de naturel, de sincère et de poignant qui mérite d'être relayé.

MESSAGE D'UN FILS DU POOL

 Mes frères et sœurs du POOl, levons nous comme une seule personne pour dire non à la barbarie qui sévit notre département. 

Pourquoi doit on toujours parler mal du POOL et non d'autres département du Congo, le Pasteur NTUMI est le mal de notre département ne peut-il pas suivre l'exemple du Prophète des nations WILLIAM NGUEDI de l'église du CÈDRE qui prône la paix au Congo.

Nos parents souffrent dans notre propre département et sont des déplacés à cause d'une personne en la personne de NTUMI, il est temps que les enfants du département du POOL se réveillent pour cesser les violences dans notre région qui veut vivre en paix comme les départements du KOUILOU, des PLATEAUX, LA SANGHA et d'autres.

Votre idéologie qui consiste à faire croire aux jeunes qu'ils sont invisibles devant la force publique en les attachant des tissus au bras ou sur la tête est du pure mensonge car ils meurent chaque jour.

Qu'avez-vous fais pour les jeunes du POOL quand vous étiez Conseiller Ministre du Président Denis SASSOU   NGUESSO alors que le Ministre Parfait KOLELAS à donner des emplois à certains jeunes du POOL.

Je demande à mes frères jeunes du POOL à se ressaisirent et de refuser de prendre les armes tuer des innocents, incendier les véhicules sur la RN 2 qui est un bien commun du peuple Congolais, suivons l'exemple de TATA WALEMBO qui veut la paix au Congo et dans notre département au lieu de suivre ceux qui sont en Europe qui ne connaissent pas la réalité du pays et vivent paisiblement   pendant ce temps vous soufrer dans des forêts comme des animaux.  Donc il est temps que le POOL retrouve la paix.

La bible dit dans Exode 20 : 13 Tu ne tueras point.

Exode 21 : 12 Celui qui frappe un homme mortellement sera puni de mort.

Voyez ces images comment nos frères périssent sur le terrain soi-disant qu'ils sont invisibles ou se transforment en fourmi devant les militaires. (Nous avons choisi de ne pas diffuser ces images NDLR)

TATA NTUMI laissé le POOL rejoignez votre oncle maternel Ne Muanda Nsemi en RDC.

 ​Fils du POOL Francis MALANDA

Les Dépêches de Brazzaville

Légendes et crédits photo : 

Des véhicules du commerce tout comme des ambulances ont été victimes des attaques ninjas dans le Pool; des milliers des populations devenues sans abris / Photo DR

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