Paix sociale : le chef de l'Etat appelé à revoir la forme de ses dernières ordonnances

Lundi 17 Juin 2019 - 18:44

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La Coalition des ONG pour la démocratie et la justice en Afrique (Codja) a demandé au chef de l’Etat, au cours d'une conférence de presse tenue le 17 juin, à Kinshasa, de revenir  sur les nominations des mandataires au sein de la Gécamines et de la Société nationale des chemins de fer du Congo (SNCC), pour garantir la paix dans le pays.

Le coordonnateur régional de la Codja, Me Pax André Marie Kito Masimango, a exprimé les inquiétudes et les préoccupations de cette plate-forme sur l’avenir de la paix en République démocratique du Congo (RDC). Se fondant sur les derniers éléments de l'actualité politique dans le pays, il a interpellé le chef de l’Etat, le parlement, la Cour constitutionnelle ainsi que les partis politiques établis dans le pays.

Relevant les réactions suscitées par les dernières ordonnances du chef de l’Etat nommant les mandataires à la Gécamines et à la SNCC ainsi que celles suscitées par les arrêts de la Cour constitutionnelle sur les contentieux des législatives de décembre 2018, la Codja a invité les différentes parties prenantes à éviter la violence, afin  de consolider la paix et la démocratie dans le pays. Ces questions, a-t-elle estimé, sont  d’intérêt général et doivent, par conséquent, être traitées sans état d’âme.

Dans cette action, la Codja a demandé au président Félix Tshisekedi de rectifier la forme de ses ordonnances,  conformément à la Constitution. « Le fond de ces décisions ne pose pas de problèmes. Mais, au niveau de la forme, Bruno Tshibala, qui est devenu un citoyen comme tous les autres, ne pouvait pas contresigner cette décision du chef de l’Etat. Tous ses actes posés à partir de la date de sa démission et de la nomination de son remplaçant sont réputés nuls et de nul effet car l’ordonnance nommant Sylvestre Ilunga au poste du Premier ministre a été aussi claire, en disant que toutes les dispositions antérieures et contraires à cette dernière étaient abrogées », a motivé Me Pax André Marie Kito Masimango.

La Codja attend également que le chef de l’Etat veille au renouvellement des juges de la Cour constitutionnelle, et que les présumés responsables de concussion ou de corruption répondent de toutes leurs responsabilités judiciaires. Il lui est aussi demandé d’ordonner la réparation des victimes des dernières manifestations et la responsabilisation judiciaire de leurs auteurs et leurs chefs hiérarchiques. La Codja invite, par ailleurs, la Cour constitutionnelle à revoir tous ses arrêts sur les contentieux électoraux et à prendre conscience de la sage mission et de déontologie des juges.

A l’Assemblée nationale, cette plate-forme d’ONG demande de garantir le respect des lois de la République dont elle a la première responsabilité d’élaboration, de ne pas se hâter à valider les mandats des nouveaux députés nationaux avant les arrêts de révision de la Cour constitutionnelle. Elle appelle, enfin, les militants des partis politiques à ne pas suivre leurs leaders dans le mal et à transcender le fanatisme politique en cas des atteintes aux lois de la République, à toujours se mobiliser en une forte synergie pour défendre l’intérêt supérieur de la nation en usant des méthodes non violentes actives.

 

Lucien Dianzenza

Légendes et crédits photo : 

Le coordonnateur régional d’Afrique de Codja, Me Pax André Marie Kito Masimango /Adiac

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