Papakin : la résiliation de contrat du chef d’Antenne de Mbanza Ngungu fait jaser

Mardi 23 Juin 2015 - 16:45

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 Jugeant son licenciement abusif, l’ingénieur Bruno Kitiaka se dit prêt à saisir les instances judiciaires pour obtenir réparation du préjudice causé.

La mise en œuvre de la première phase du Programme d’appui aux pôles d’approvisionnement de Kinshasa en produits vivriers et maraîchers (Papakin) financé par le Fonds international de développement agricole ne se déroule pas sans anicroches.  Le marché VSAT conclu avec la société Axenet pour la fourniture Internet continue à faire des vagues. Plusieurs cadres de Papakin impliqués dans la gestion de ce dossier ont écopé, sur proposition de la mission d’enquête initiée à cet effet, des sanctions allant jusqu’à la cessation de leur collaboration à l’instar de l‘ingénieur agronome Bruno Kitiaka. Le cas de ce chef d’antenne en poste à Mbanza Ngungu depuis 2013 est symptomatique de la confusion qui gangrène ce projet sur fond des tiraillements et de luttes d’intérêts.

Licencié abusivement pour des « initiatives malencontreuses » qu’il aurait prises dans le cadre dudit marché négocié, selon certains, en dehors de la procédure, Bruno Kitiaka est loin de baisser pavillon. Conscient de n’avoir rien posé comme acte délictueux, il est prêt à ester en justice contre son ancien employeur.  Il ne manque pas d’arguments à lui opposer pour démontrer le caractère irrégulier de son licenciement. « J’ai participé à l’évaluation des offres, le coordonnateur a signé la lettre d’attribution y compris le contrat et l’avenant  (…). Ceux qui voulaient mon départ ont conclu que c’est moi qui ait fait signer à tous le PV ayant attribué le marché à Axenet », se plaint Bruno Kitiaka. C’est donc faux, estime-t-il, d’évoquer à sa charge des « initiatives malencontreuses » dès lors que le document a été  signé par les différents responsables en charge du dossier, même si certains se sont ensuite rétractés en alléguant y avoir été forcés.

Et Bruno Kitiaka d’enfoncer le clou en ces termes : « L’évaluation des offres s’est passée le 16 septembre 2013, et la formation sur la passation de marché a eu lieu au mois d’octobre 2013. On ne peut donc pas nous accuser d’avoir des connaissances sur la passation des marchés ». Il réfute également le grief selon lequel une erreur s’était glissée lors de son recrutement vu que son profil ne correspondait pas au poste qui lui est octroyé. « On ne peut pas revenir après une année de service sur mon recrutement. La période légale d’essai (six mois) étant passée, Papakin ne pouvait pas me licencier en avançant un tel argument », affirme-t-il. Aucune de ces récriminations ne résiste à la réalité des faits parce qu'il est  motivé par la seule envie de nuire, se convainc-t-il.  

La commission d’enquête instituée par le Secrétaire général du ministère de l’Agriculture pour faire la lumière sur cette affaire a, après avoir entendu toutes les parties, conclu que la responsabilité était partagée et a recommandé dans son rapport final la réhabilitation de Bruno Kitiaka au poste de chef d’antenne à l’issue de sa suspension. En foi de quoi, des instructions claires ont été données à qui de droit en vue de réhabiliter l’intéressé qui attendait en être notifié. En lieu et place, c’est une lettre de fin de prestation de service au Papakin qui lui a été  adressée par le même secrétaire général qui, paradoxalement, se serait référé au rapport de la commission d’enquête et à celui d’évaluation du personnel de Papakin. Qu’est-ce qui explique ce soudain revirement ? Difficile de le dire.   

En attendant, l’ingénieur Bruno Kitiaka réclame à son ancien employeur son décompte final chiffré à 31.500 dollars ainsi que le paiement du per diem pour la mission effectuée à Kinshasa du 30 mars au 11 novembre 2013 évaluée à 23.500 dollars. Dossier à suivre.                                           

Alain Diasso

Légendes et crédits photo : 

L'ingénieur Bruno Kitiaka

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