Parc de Virunga : l’exploitation rationnelle bloquée par le déficit communicationnel

Lundi 7 Avril 2014 - 16:47

Abonnez-vous

  • Augmenter
  • Normal

Current Size: 100%

Version imprimable

Pour le gouverneur du Nord-Kivu, la sensibilisation devra aussi atteindre les couches sociales riveraines pour qu’elles comprennent le bien-fondé de l’exploitation rationnelle dans ce parc.

Le gouverneur du Nord-Kivu, Julien Paluku, a admis que « le déficit de communication entre les populations riveraines du parc-national de Virunga et les autorités est l’un des obstacles qui bloquent parfois l’exploitation rationnelle de ce parc au profit de ces mêmes populations ». La déclaration relayée par la radio onusienne a été faite le week-end, à Goma, à l’ouverture du forum « Alliance Virunga » organisé par la direction provinciale de l’Institut congolais pour la conservation de la nature (ICCN).

Parlant notamment de la création des centrales hydroélectriques dans trois territoires de sa province, Julien Paluku a noté qu’à travers cette Alliance, l’Etat et les populations locales devraient tirer les dividendes de l’exploitation de ce patrimoine. « La création de ces centrales permettra à ces populations d’avoir de l’électricité », a-t-il souligné. « Si on voit les implications et les dividendes qu’on peut tirer du parc, si on voit les plaidoyers que l’ICCN a déjà fait pour que nous disposions d’une centrale à Rutshuru, à Mutuanga, à Lubero et que les populations auront de l’électricité grâce au parc, les populations auront à protéger le parc », a insisté Julien Paluku.

La sensibilisation conseillée par le gouverneur du Nord-Kivu devra aussi atteindre, selon cette autorité politico-administrative, les couches sociales riveraines pour qu’elles comprennent le bien-fondé de l’exploitation rationnelle dans ce parc. L’alliance Virunga, note-t-on, vise la valorisation de la pêche, de l’énergie, de l’agriculture et du tourisme au profit des populations.

On rappelle que les populations riveraines du parc de Virunga, dont la survie dépend essentiellement de cette aire protégée, entrent de temps en temps en contradiction avec les gestionnaires de ce parc. C'est notamment le cas du conflit qui avait opposé, en mars, les gardes de parc et les paysans dans le secteur de Kibirizi, à une centaine de kilomètres au nord de Goma, dans le territoire de Rutshuru, en plein parc national des Virunga. On indique que les gardes-parc de l’ICCN ont détruit les cultures des paysans qui exploitaient illégalement le parc. Cependant les paysans, eux, ont exigé à l’ICCN une précision des limites de ce domaine par rapport à la chefferie.

Un plaidoyer fait au mois de décembre 2013  par l’ONG Solidarité pour la promotion rurale (Sopr), une association locale du Nord-Kivu, pour la réhabilitation des droits des communautés riveraines du parc des Virunga à travers des projets de développement en leur faveur est à compter parmi les pistes de solution proposées. Ces projets de développement proposés par cette ONG devraient permettre de réduire la ruée de ces communautés vers les ressources de cette aire protégée. Il s’agirait, selon Sopr, de trouver le moyen pour ces communautés de bénéficier de ces ressources naturelles tout en protégeant l’environnement. Ces communautés locales accompagnées par la société civile locale et les ONG internationales s’opposent également à l’exploitation pétrolière dans ce parc.

Lucien Dianzenza