Parc national de la Salonga : l’ICCN et WCS saluent la peine de 20 ans de prison ferme infligée à deux braconniers

Mercredi 28 Octobre 2015 - 16:15

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Ce jugement public, comme l’a souligné le chef de site et conservateur principal au parc, est un moyen de sensibiliser et d’éduquer la population au respect de la loi en matière de conservation de la nature en RDC et va servir de leçon à tous les braconniers qui circulent encore dans cette aire protégée.

Un communiqué de la Wildlife Conservation Society (WCS) du 27 octobre a exprimé la joie de cette ONG internationale de droit américain œuvrant dans le domaine de la conservation de la nature et de l’Institut congolais pour la conservation de la nature (ICCN) à l’occasion de la condamnation, le 21 octobre, à Monkoto dans la province de l’Équateur, de deux braconniers à vingt ans de prison ferme.

Le tribunal militaire de garnison de Boende siégeant en chambre foraine, note-t-on, a reproché aux deux condamnés notamment la détention illégale d’armes de guerre de marque AKA 47 et le braconnage dans le Parc national de la Salonga (PNS).

Les deux accusés, Inkonde Mundele, alias Varia, chef de groupement de Mpenge Kaboko (situé dans le territoire de Kole, province de Sankuru), et son frère Nkake, alias China, ont été arrêtés le 17 Juillet à l’issue d’une patrouille mixte ICCN-Fardc lancée dans la partie sud-est du bloc nord du PNS, et ils ont été acheminés à Monkoto, district de la Tshuapa dans la province de l’Équateur.

Plaider coupable

Accusé de braconner les éléphants, Nkake Booke est passé aux aveux et a reconnu avoir tué un éléphant et envoyé les ivoires à Kinshasa pour la vente. « Je suis fier des écogardes de l’ICCN qui ont fait preuve de beaucoup de bravoure et ont démontré qu’ils respectent le serment prononcé à la fin de leur formation paramilitaire », a déclaré le chef de projet de conservation des bonobos au PNS, Innocent Liengola, cité dans le communiqué de la WCS.

Plusieurs fois arrêté, est-il fait observer, depuis 2013, ce braconnier a toujours réussi, avec l’aide de ses complices de Kole et de Lodja, à s’échapper, voire à être relâché lorsqu’il a été transféré pour son jugement à Lusambo, dans la province du Kasai oriental. Ce jugement public rendu possible, grâce à l’appui de la WCS, a souligné le chef de site et conservateur principal au PNS, Gérard Bofeko Bonango, va servir de leçon à tous les braconniers qui circulent encore dans le PNS. « Je suis particulièrement content de ce verdict car Inkonde a, avec son arme à feu, semé la terreur pendant une longue période. Il a été plusieurs fois suspendu de ses fonctions du chef de groupement pour braconnage », a, pour sa part, déclaré l’administrateur du territoire de Monkoto, Jean Elias Ngwasetebi.

Opération bonobo

Il est noté que le gouvernement de la RDC, pour mettre hors d’état de nuire les braconniers professionnels, a initié depuis 2011 l’opération de lutte anti-braconnage, dénommée Opération bonobo, avec un bataillon des Fardc détaché à cette fin. Ce coup de filet, réalisé par les écogardes en collaboration avec les Fardc, démontre qu’une bonne stratégie d’intervention peut conduire à la réduction du braconnage professionnel perpétré dans les aires protégées. Désormais, grâce à l’appui de WCS, les braconniers arrêtés par les écogardes devront également être traduits devant la justice pour qu’ils répondent de leurs forfaits.

D’une superficie d’environ 33.000km2, le PNS constitue un véritable paradis pour plusieurs espèces fauniques, dont l’éléphant et le bonobo. Pendant les deux dernières décennies, appuie le communiqué de la WCS, le braconnage a pris une ampleur inquiétante, alimentée certainement par la demande croissante en ivoire. Ce qui a conduit à une diminution sensible du nombre des pachydermes dans cette aire protégée.

Lucien Dianzenza

Légendes et crédits photo : 

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