Paris : Nasse Agenor s’inspire de la tragédie du Grand-Bassam pour sa création « Et si Bassam m’était conté »

Samedi 24 Décembre 2016 - 21:50

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Le chorégraphe et danseur ivoirien, Nasse Gnekillet Agenor, invité à la quatrième édition du Festival Afri’A’wa 2016 à Paris, a présenté son spectacle « Et si Bassam m’était conté », inspiré de l’attaque terroriste sur une plage de Grand-Bassam en Côte d’Ivoire en mars dernier.

La pièce s’ouvre sur l’évocation d’une vie paisible à Grand-Bassam, une des premières destinations touristiques de Côte d’Ivoire, à 40 km d’Abidjan, victime d’attaque terroriste, le 13 mars dernier. Nasse, qui se trouvait dans les parages de la plage, n’a rien manqué de cette tragédie. « Avec mes chorégraphes, on s’entraîne tous les matins à la plage, et nous étions en pause au moment de l’attaque », se souvient-il la gorge serrée par l’émotion. Il s’en inspire pour le spectacle Et si Bassam m’était conté présenté au festival Afrik’A’wa 2016 à Paris.

Grand-Bassam

Classé, en 2012, patrimoine mondial de l’Unesco pour ses monuments, Grand-Bassam entretient la chaleur humaine comme la plupart des cités balnéaires. S’y retrouvent de nombreux expatriés et Ivoiriens en quête de lieux paisibles. Ancienne capitale coloniale de la Côte d’Ivoire entre 1893 et 1900, Grand-Bassam est un véritable musée à ciel ouvert, où des vestiges coloniaux s’y recensent en grand nombre : prison et école coloniales, musée, quai d’embarquement d’esclaves, arbres centenaires, architecture…

Parcours

Originaire de la Côte d’Ivoire, installé au Tchad, artiste pluridisciplinaire, Nassé Agenor s’ouvre à l’art en tant que comédien  au sein de la troupe Le Fromager Théâtre à Gagnoa, sa ville natale, dans le centre- ouest de la Côte d’Ivoire. Celui qui se définit comme un artiste qui « se laisse facilement tenter par les arts » ne résistera pas aux yeux doux de la danse, ayant relégué au second plan ses autres passions que sont la musique et le cinéma (il est acteur dans le film Addaggaman du réalisateur Roger Gnoan M’balla, en 2010).

Pour apprendre les subtilités des arts, au premier plan figurent théâtre et danse, il fera son entrée au village Kiyi M’bock de Were Were Liking,  plus tard rejoint la Fondation Rose- Marie Guiraud (pionnière de la danse en Côte d’Ivoire) comme chorégraphe et assistant technique de Guillaume Gadji Djekou, le directeur artistique de la fondation, puis le Ballet national de Côte d’Ivoire comme assistant chorégraphe. De 1999 à 2000, il est engagé comme professeur de danse africaine au sein du département de l’école nationale du théâtre et danse de l’Institut national supérieur des arts et actions culturelles (INSAAC). Récipiendaire en 2008 de la médaille de bronze au Festival international de danse folklorique de Belgrade en Serbie, il enchaîne des collaborations extérieures avant de participer l’année d’après au festival de danse de Sibiu, en Roumanie.

Son année 2010 a été fortement marquée par sa participation à des évènements de hauts niveau. D’abord, comme danseur capitaine au cinquantenaire de la Côte d’Ivoire, sous la direction du chorégraphe ivoirien Georges Momboye ; puis sa présence à la Foire d’exposition universelle de Shanghai en Chine avant d’être sollicité au Tchad comme chorégraphe pour le spectacle du cinquantenaire du Tchad, sous la direction artistique d’Abdel-rhamane Mbang Bousso Hadji, chorégraphe tchadien auprès de qui il est assistant chorégraphe, notamment dans la création « Né Keunji ».  Depuis, il réside au Tchad où il collabore avec le Ballet national, mais ses frais souvenirs effroyables de l’attaque djihadistes de Grand-Bassam, convoqués sur les scènes parisiennes, sonnent comme un appel pour repousser, énergiquement, la nuit dans la ville balnéaire de Bassam qui, selon la tradition orale Oboure, viendrait du mot Alsam, qui veut dire la nuit est venue.

 

 

 

                                                                                             Roll Mbemba

Roll Mbemba

Légendes et crédits photo : 

Nasse Agenor en répétition au centre de danse Chrysogone Diangouaya

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