Partage du pouvoir : difficile gestion des ambitions au sein du FCC

Mercredi 30 Janvier 2019 - 15:55

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A l’heure où les tractations vont bon train pour la formation du prochain gouvernement, la famille politique de l'ex-président de la République semble être gagnée par un malaise entretenu dans la perspective du partage de postes entre ses membres.

Tout le monde veut avoir voix au chapitre dans l’exécutif national et chacun ne manquent pas d'arguments pour faire prévaloir sa revendication. Les partis politiques ayant apporté plus des voix et permis à la « Kabilie » d’avoir la majorité parlementaire à l’issue des législatives du 30 décembre réclament la grosse part du gâteau. Difficile donc de contenter tout le monde dans cette plate-forme hétéroclite où l’intérêt collectif est souvent sacrifié sur l‘autel des ambitions personnelles.

En attendant les orientations et les délibérations de l’autorité morale qui n’est autre que le président de la République sortant, chacun y va de sa stratégie pour se faire entendre. C’est notamment le cas de Modeste Bahati, le ministre d’Etat sortant en charge du Plan qui, dans une correspondance datée du 28 janvier adressée à Néhémie Mwilanya (coordonnateur du FCC), a proposé un schéma de partage des responsabilités au sein du Front commun pour le Congo (FCC) susceptible d’apaiser les esprits.

En fait, d’après ce cadre du FCC non élu lors des législatives du 30 décembre mais dont le regroupement politique (AFDC et alliés) vient en ordre utile parmi les grandes forces composant la « Kabilie », l’un des critères pour espérer avoir droit au partage du pouvoir est le poids politique du parti. Celui-ci, dit-il, s’évalue d’abord au niveau national et ensuite provincial et local. Sept regroupements politiques tiennent le haut du pavé au FCC, à savoir, PPRD, l’AFDC-A, AAB, UDPS-Tshisekedi, PPD, AAA et  AABC.

Dans l’entendement de Modeste Bahati, ils seront naturellement les premiers à être servis et ce, de manière conséquente selon la règle de la proportionnelle. Il estime que ces regroupements politiques devraient logiquement être représentés au bureau de la chambre basse du parlement. Concernant le gouvernement qu’il souhaite être réduire à trente-six ministres au lieu de quarante-sept, il privilégie la proportionnelle à raison de onze députés pour un ministre, tout en tenant compte de la solidarité et excluant du partage les ministères de souveraineté.   

Considérant le nombre d’élus nationaux comme provinciaux, le PPRD (formation politique de Joseph Kabila) et ses satellites détiennent 33% contre 67% pour les autres alliés du FCC, dont l’AFDC-A. Ce part compte au total cent dix-sept députés nationaux et cent cinquante-six élus provinciaux tandis que les autres alliés au sein du FCC détiennent deux cent dix-huit députés nationaux et trois cen trente-neuf provinciaux. Ces  chiffres devront, d’après Modeste Bahati, servir de base pour la répartition des postes au sein de la Territoriale dans une configuration où le FCC s’est adjugé vingt-quatre provinces sur les vingt-six que compte le pays. Concernant l’élection des gouverneurs et vice-gouverneurs, il propose que le PPRD et ses satellites puissent gérer huit provinces tandis que les seize autres seront attribuées aux alliés.

Quant au mode de désignation des gouverneurs, des vice-gouverneurs et des présidents des Assemblées provinciales, il propose que chaque regroupement présente un candidat gouverneur pour vingt élus provinciaux, quitte à les départager en tenant compte des critères bien définis. Selon Modeste Bahati, l’égoïsme et le non respect du principe élémentaire du poids proportionnel national de chaque regroupement seraient à la base du malaise qui gangrène actuellement le FC sur fond des calculs individuels de positionnement.

Alain Diasso

Légendes et crédits photo : 

Modeste Bahati Lukwebo

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