Parti lumumbiste unifié : Adolphe Muzito suspendu pour une durée indéterminée

Mercredi 1 Août 2018 - 19:16

Abonnez-vous

  • Augmenter
  • Normal

Current Size: 100%

Version imprimable

L’ex-Premier ministre  a été de nouveau sanctionné, le 30 juillet, de son parti qui lui reproche, entre autres, le fait d'avoir déclaré unilatéralement son intention de se porter candidat à l'élection présidentielle de décembre prochain.

Le Parti lumumbiste unifié (Palu) continue à voguer dans des eaux troubles. A l’approche des élections de décembre, ce parti allié à la majorité présidentielle continue à entretenir une certaine ambigüité par rapport à ce partenariat politique sur fond d’un discours fluctuant et confus. Alors qu’il y a peu, le parti d’Antoine Gizenga avait affirmé haut et fort son intention d’aligner ses candidats à tous les niveaux de scrutins, y compris à la présidentielle, il s’est vite rétracté en reconsidérant sa position pour se mettre désormais sous la coupe du Front commun pour le Congo (FCC), prêt à soutenir le candidat qui en sortirait.

Face à cette attitude ambigüe d’un parti qui n’arrive pas à se déterminer face à la majorité présidentielle et qui hésite à propulser ses propres fils pour concourir à la présidentielle, Adolphe Muzito avait, depuis lors, pris ses marques en affichant clairement ses ambitions. L’ancien Premier ministre s’était porté candidat à la magistrature suprême, sans recevoir le quitus du parti, soutenu par une kyrielle d'autres formations et regroupements politiques de circonstance. L’intéressé a pris sa liberté et prend désormais des initiatives politiques en dehors du Palu, lesquelles lui ont, d’ailleurs, valu plus d’une fois des remontrances de la part de l’exécutif de son parti. En rupture de ban avec le patriarche Antoine Gizenga, secrétaire général et chef du parti qui n’a jamais digéré ses errements, Adolphe Muzito a foncé dans son obstination à postuler à la présidence plutôt que de chercher à faire amende honorable. Et la goutte d’eau qui a débordé le vase a été, sans conteste, l’entérinement de sa candidature à la présidentielle par la plate-forme « Nouvel élan » constituée d’une douzaine de partis et regroupements politiques.

Le 30 juillet, la sanction est tombée tel un couperet. Adolphe Muzito est de nouveau suspendu pour une durée indéterminée du Palu. Sa formation politique lui reproche « l’indiscipline et la trahison » et le fait d'avoir déclaré unilatéralement son intention de se porter candidat à l'élection présidentielle. Une sanction que l’intéressé a reçu de bon cœur, estimant qu’elle était même prévisible. « Les choses étaient claires que le Palu était déjà dans le FCC, qu’il n’avait plus d’ambition pour placer son candidat à la présidentielle. Et celui qui en avait les ambitions ne pouvait qu’en faire les frais », a réagi Steve Kivuata, un des proches de l’ex-Premier ministre.

Une sanction qui, ajoute-t-il, n’émeut outre mesure étant donné que le concerné ne siégeait plus dans les instances dirigeantes du Palu. Pour un parti qui compte en son sein deux ministres ayant signé la Charte du FCC sans en être sanctionnés et qui continuent à prester comme membres du bureau politique, les choses sont plus que claires. C’est que le Palu s’est dilué dans le FCC, fait observer ce proche de Muzito. Ce qui, d’après lui, justifierait la croisade menée contre l’ex- Premier minstre dont l’indépendance d’esprit dérange.

Alain Diasso

Légendes et crédits photo : 

Adolphe Muzito

Notification: 

Non