Parution : "Comment se pose le problème métaphysique aujourd’hui ?" de Giscard Kevin Dessinga

Samedi 27 Juin 2020 - 17:39

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Publié aux éditions L’Harmattan Paris 2020, l’ouvrage de 136 pages de Giscard Kevin Dessinga est un essai qui se cristallise sur trois moments.  

Une série de considérations sur la métaphysique dans le but de mieux la comprendre et la cerner et surtout de saisir sa démarche interne ; la mise en lumière des traits essentiels et distinctifs de différents moments historiques de l’histoire de la métaphysique : la métaphysique cosmocentrique de l’Antiquité, théocentrique du Moyen-Age et anthropocentrique des Temps modernes et  une relecture panoramique de certains paradigmes, à mon sens les plus significatifs, que comporte l’histoire de la métaphysique, sont les trois moments qui constituent cet essai.

En effet, dans la controverse qui l’oppose aux plus farouches représentants du cercle de Vienne, Karl Raimund Popper, professe, au bout du compte, non seulement un rationalisme pluraliste (dans la droite ligne de Wittgenstein II, celui des recherches ou investigations philosophiques), en réhabilitant la métaphysique, mais aussi et surtout, chose curieuse et étonnante, débouche sur une véritable ontologie, “la métaphysique du monde 3” (Connaissance objective: monde des objets physiques, monde de la conscience, monde des créations de l’esprit humain). La conclusion à laquelle aboutit Popper n’a cessé de susciter en moi un curieux, mais certainement légitime, intérêt pour la métaphysique, son histoire, ses différents tournants et paradigmes, en particulier.

Lentement mais sûrement s’est imposée à Dessinga, qui se veut sur les traces de Karl Popper, comme il se définit lui-même, presque de façon naturelle et spontanée, la conviction selon laquelle pour comprendre la subtilité de la position de Popper sur cette question, ainsi que les conclusions auxquelles il est arrivé, il faut se faire une idée, ne fût-ce que sommaire, de grands traits de l’épopée métaphysique. Et naturellement, c’est ce même intérêt qui l’a porté et poussé à réfléchir sur l’histoire de la métaphysique qu’il a osé ramener à trois moments essentiels : la métaphysique cosmocentrique antique, théocentrique chrétienne et anthropocentrique moderne.

Pour étayer son propos, Dessinga a tenté d’aller plus loin sinon que de viser plus haut, en passant en revue les grands systèmes ou paradigmes métaphysiques, de Parménide à Heidegger, en passant par Platon, Aristote, Plotin, Augustin, saint Thomas d’Aquin, saint Bonaventure, Duns Scot, Occam, Descartes et les cartésiens, Kant…

Les résultats auxquels il est parvenu sont la crise actuelle de la pensée ou d’une vision globale du monde et des défis postmodernes, qui est en partie liée avec la crise de la métaphysique. Ả chaque époque, la métaphysique a connu des moments de crise (la crise antique de la métaphysique avec les sophistes, la crise de la métaphysique chrétienne avec Guillaume d’Occam, la crise de la métaphysique moderne avec Nietzsche, l’analyse linguistique…) C’est pendant des moments de crise et de conflits que l’interrogation métaphysique devient une nécessité impérieuse et une exigence de survie. L’homme ne peut se passer de la métaphysique, au risque de tomber dans l’animalité et de vivre dans la superficialité.

Franciscain, docteur en philosophie, Giscard Kevin Dessinga, auteur d’une vingtaine d’ouvrages et originaire du Congo-Brazzaville, est épistémologue, enseignant-chercheur à l’Université Marien-Ngouabi et maître assistant. Cet essai est vendu à 15euros soit environ 10.000 FCFA.

Bruno Okokana

Légendes et crédits photo : 

Photo 1 : La couverture du livre de Giscard Kevin Dessinga (crédit photo/ DR) Photo 2 : L’auteur Giscard Kevin Dessinga (crédit photo/ DR)

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