Pas de relâche pour les garde-côtes italiens en Méditerranée

Mercredi 6 Juillet 2016 - 19:53

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Des vagues de clandestins prennent l’Italie pour destination finale. Mais les embarcations qui arrivent transportent aussi bien des vivants que des morts.

C’est littéralement la ruée : quelque 4.500 migrants à bord d’embarcations frêles ont occasionné une trentaine d'interventions des secouristes italiens dans le canal de Sicile. Le beau temps tant redouté est là. Avec 30° sous un soleil de plomb, une mer calme en Méditerranée : tous les ingrédients sont remplis pour faire les affaires des passeurs de clandestins depuis les côtes libyennes, distantes de celles d’Italie de seulement 300 km.

A bord de barques de toutes natures et sans garanties de sécurité : barques en bois, canots pneumatiques de loisir, chalutiers fatigués en principe destinés à la casse dans quelque port libyen ou tunisien font l’affaire. En raison de 2000 à 5000 euros parfois (entre 1,3million et 3,5millions de CFA), les trafiquants font monter le plus de monde à bord de leur rafiot, et tant pis si on n’arrive pas à bon port !

Pour la seule journée de mardi, indiquent les garde-côtes italiens, leur navire Diciotti a secouru plus de 1.100 personnes qui se trouvaient à bord d'une embarcation en bois et de cinq canots pneumatiques. L'embarcation en bois transportait 435 migrants, dont 124 femmes et 18 mineurs. Car c’est la tendance désormais : de plus en plus de familles n’hésitent plus à se saigner littéralement pour mettre au bateau des enfants dont l’âge varie entre 8 et 15 ans.

On les confie à quelques adultes qui s’empressent de ne pas se révéler au moindre contrôle de police, ou en cas de danger. D’où des drames dans le drame : le dernier rapport de la justice italienne indique que de plus en plus de migrants sont maltraités pendant la traversée, et que ceux qui ne peuvent pas payer sont tout simplement dépecés pour prélever leurs organes ensuite vendus à des trafiquants égyptiens. Mais ces horreurs et ces souffrances indicibles ne semblent pas de nature à dissuader les candidats au départ vers l’eldorado européen devenu un véritable bunker. Les clôtures et les refoulements s’y multiplient.

L’Italie annonce avoir recensé l'arrivée de 70.930 migrants sur ses côtes pendant les six premiers mois de cette année, soit le total des arrivées pour 2015 et 2014 ! Et plus de 10.000 candidats à la migration ont perdu la vie en Méditerranée en tentant de rejoindre l'Europe depuis 2014 : plus de 2.800 depuis le début de cette seule année 2016, selon les décomptes du Haut-commissariat de l’ONU pour les réfugiés, le HCR.

Lucien Mpama

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