Patrimoine immatériel de l’humanité : la rumba sur la voie de l’inscription

Jeudi 19 Mars 2020 - 19:15

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Le comité national de la rumba de la République démocratique du Congo (RDC), dirigé par André Yoka Lye et le comité scientifique du Congo- Brazzaville, dirigé par Mfumu Fylla Saint-Eudes, ont rencontré le 18 mars ,  le ministre de la Culture et des arts du Congo, Dieudonné Moyongo, avec qui ils ont eu une séance de travail technique sur le processus d'inscription de la rumba au patrimoine immatériel de l'humanité.  

Les deux Congo sont dans le processus d’inscription de la rumba sur la prestigieuse liste du patrimoine immatériel de l’humanité. Pour ce faire, il y a une synergie créée  au niveau des experts et des spécialistes, et les deux parties sont montées en puissance jusqu’à mobiliser les autorités politiques.

C’est dans ce sens, qu’il y a eu un colloque méthodologique sur la rumba du 11 au 13 mars à Kinshasa au cours duquel le ministre du Congo-Brazzaville a rencontré son homologue de Kinshasa. Les deux parties ont arrêté  un certain nombre de termes de référence technique, méthodologique pour arriver le plus rapidement possible au principe d'inscription de la rumba au patrimoine immatériel de l'humanité.

Il y a une feuille de route établie grâce au partenariat avec l’Unesco, qui leur a permis de répondre à un certain nombre de questions et des critères établis en vue de parvenir à une  conclusion commune.

« Nous sommes à Brazzaville en commission technique pour voir avec nos collègues d’ici, dans quelle mesure répondre à ce formulaire que nous impose l’Unesco, et de voir quels sont les éléments qui sont à notre disposition. Il reste que la délégation congolaise vienne à Kinshasa pour amorcer le premier pas, qui est le formulaire de base. Après c’est tout le document qui accompagne, mais aussi les documents d’inventaire, les CD ou vidéos, la bibliographie qui accompagnent le dossier », a indiqué André Yoka Lye Mudaba. 

La deuxième partie sera les annexes, et quand la délégation du Congo-Brazzaville ira à Kinshasa, les deux parties vont valider tout cela. Il est prévu qu’au plus tard, le 26 mars, la candidature soit transmise à Paris, parce qu’elle doit être introduite avant le 31 mars.

Le chef de la délégation du comité national de la rumba de la RDC a remercié le ministre congolais de la Culture et des arts pour son appui. Quand la rumba deviendra un élément du patrimoine immatériel de l’humanité, a-t-il dit, elle pourrait faire raisonner, au sens de son, une sorte de force de frappe de ce que ces deux pays  ont comme coexistence pacifique.

« Nos pays post-conflits ont besoin d’autres images positives. La rumba elle-même en tant que patrimoine pourra acquérir une attention plus forte de la part des organisations partenaires, mais aussi de la part des créateurs au niveau national. Les politiques culturelles consacrées à la musique pourront être consolidées, notamment  les industries créatives, la consolidation des organismes des droits d’auteur, la synergie corporative entre musiciens, … Tout cela est un moment d’incitation, d’alerte », a déclaré André Yoka Lye Mudaba.  

Pour Mfumu Fylla Saint-Eudes, du comité scientifique du Congo-Brazzaville, l’inscription de la rumba au patrimoine immatériel de l’humanité est importante, parce que sur les 427 éléments qui figurent dans le patrimoine, l’Afrique centrale n’a que deux éléments. Un élément du tambourinaire du Burundi et la musique polyphonique des Pygmées de la Centrafrique.

« A priori, nous allons avec un préjugé favorable pour inscrire la rumba. Et cette inscription va permettre de mieux la  faire connaître et de booster le tourisme. Les pays comme Cuba ont créé un réseau touristique de la rumba cubaine. Nous pouvons faire la même chose... Nous sommes en train de peaufiner le document unique qui sera envoyé à l’Unesco. C’est de bonne augure, je pense que tout cela va bien se  passer », a-t-il indiqué.

Bruno Okokana

Légendes et crédits photo : 

Photo 1 : le comité national de Kinshasa (crédit photo/ ADIAC) Photo 2 : le comité scientifique de Brazzaville (crédit photo/ ADIAC) Photo 3 : une vue d'ensemble à la fin de la séance de travail (crédit photo/ ADIAC)

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