Pays en développement : la Banque mondiale prévoit une croissance économique décevante en 2014

Mardi 17 Juin 2014 - 10:00

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Selon le dernier rapport de la Banque mondiale (BM) sur les perspectives économiques mondiales intitulé Global Economic Prospects, les pays en développement vont connaître une croissance décevante en 2014, car les piètres résultats affichés au premier trimestre de l’année retardent la reprise de l’activité économique

Les intempéries aux États-Unis, la crise en Ukraine, le rééquilibrage en Chine, les crises politiques dans les pays à revenu intermédiaire, la lenteur des progrès réalisés dans les réformes structurelles et les contraintes de capacité sont, selon la BM, autant de facteurs contribuant à une croissance inférieure à 5% pour la troisième année consécutive à l’échelle des pays en développement.

La BM invite les pays en développement à redoubler leurs efforts de réformes

Le président de la BM, Jim Yong Kim, a indiqué que les taux de croissance restaient trop faibles dans les pays en développement pour créer les emplois nécessaires à l’amélioration des conditions de vie des 40% d’habitants les plus pauvres du monde. Il a invité les pays à agir vite et à investir davantage dans leurs réformes intérieures pour assurer une croissance économique « largement répartie et suffisamment rapide pour permettre de mettre fin à l’extrême pauvreté durant notre génération ».

Du coup, la BM a ramené ses prévisions pour les pays en développement à 4,8% au lieu de 5,3% comme elle indiqué en janvier dernier. Elle prévoit néanmoins que la croissance devrait se raffermir pour atteindre 5,4% en 2015, et 5,5% en 2016. La Chine devrait afficher un taux de croissance de 7,6% en 2014, un résultat qui dépendra du succès de ses efforts de rééquilibrage.

En Afrique subsaharienne, la demande intérieure a appuyé la croissance du produit intérieur brut (PIB) qui s’est effectué au taux de 4,7% en 2013, contre 3,6% en 2012. Le taux de croissance global de la région a souffert de la faible progression de 1,9% affichée par l’Afrique du Sud en raison de goulets d’étranglement structurels, des relations tendues entre employeurs et employés et du manque de confiance des consommateurs et des investisseurs. Sans l’Afrique du Sud, le taux de croissance PIB de la région s’établit à 6% pour 2013.

Les déficits budgétaires et de compte courant se sont aggravés dans le continent, suite à l’ampleur des dépenses publiques, de la chute des cours des produits de base et de la forte progression des importations. D’après la BM, les perspectives à moyen terme restent favorables, et le taux de croissance du PIB devrait rester à 4,7% en 2014 avant d’augmenter pour atteindre 5,1% en 2015 et en 2016, grâce au raffermissement de la demande extérieure et aux investissements dans les ressources naturelles, l’infrastructure et la production agricole.

En Afrique de l’Est, la croissance devrait être soutenue grâce aux entrées d’investissements étrangers directs attirés par les ressources en gaz naturel offshore en Tanzanie et par la mise en production des champs pétrolifères en Ouganda et au Kenya. Même si la croissance reste faible en Afrique du Sud, la BM indique qu’elle se raffermira quelque peu en Angola et restera robuste au Nigeria, la plus grande économie du continent. 

Noël Ndong