PCT. Parfait Iloki : « la concertation politique de Madingou est déterminante pour l’élection présidentielle de 2021 »

Samedi 7 Novembre 2020 - 13:36

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Le secrétaire permanent du Parti congolais du travail (PCT) chargé de la communication, des technologies de l’information et porte-parole du parti,  Parfait Iloki, aborde dans un entretien exclusif avec Les Dépêches de Brazzaville, les questions d’actualité politique nationale telles la concertation politique de Madingou qui se profile à l’horizon, l’élection présidentielle de 2021, la restructuration des organes de base et intermédiaires du PCT. Sans oublier le climat prévalant au sein de la majorité présidentielle.     

 Les Dépêches de Brazzaville (L.D.B): Le gouvernement vient d’annoncer une concertation politique à Madingou. Comment votre parti, le PCT se prépare-t-il ?

Parfait ILOKI (P.I): Permettez-moi de féliciter le gouvernement au nom du PCTet de son secrétaire général, Pierre Moussa qui a salué cette annonce pour l’organisation d’une concertation politique nationale à Madingou d’autant qu’elle constitue une étape cruciale dans les préparatifs de l’élection présidentielle.

Le PCT a été informé comme les autres partis politiques dans la salle de la préfecture, le 22 octobre 2020, de la tenue de cette concertation par le ministre de l’Intérieur et de la Décentralisation, Raymond Zépherin Mboulou.

Depuis lors, le parti se mobilise pour prendre part, aux côtés des autres forces politiques de la majorité et de l’opposition, à ce rendez-vous afin d’échanger sur des questions essentielles liées aux préparatifs de l’élection présidentielle. Dans notre compréhension, Madingou-2020 est un moment du donner et du recevoir, où les acteurs politiques exprimeront librement leurs opinions, dans un cadre cerné par la Constitution.

L.D.B : Le consensus ne semble pas se former chez tous les leaders politiques. En particulier, le collectif des partis de l’opposition congolaise qui rejette la forme de cette concertation.

P.I : Nous avons toujours contextualisé la démocratie comme la loi des contraires. Mais, le contraire pour le contraire ne saurait être productif pour le commun des mortels. Au regard du déliement de certaines langues et des hausses de ton d’une certaine opposition, nous craignons qu’elle nous donne raison lorsque nous déclarions lors de notre point de presse, le 15 février 2020 que « ceux qui crient à réclamer le dialogue aujourd’hui, sont ceux qui répondront aux abonnés absents le moment venu. »

Nous pensons humblement que si les politiques ont du respect pour notre peuple au nom de qui nous parlons et les institutions de la République qui nous gouvernent, on ne devrait choisir ni les contextes, ni les occurrences propices pour trouver des solutions favorables au bien-être des populations.

Il est donc normal et sage que les Congolais se parlent avant la tenue du scrutin présidentiel de 2021 pour évaluer les concertations antérieures et ébaucher un nouveau consensus politique. Heureusement que le gouvernement a toujours eu l’initiative d’organiser une concertation avant chaque échéance électorale. Il y va de notre intérêt pour la consolidation de la démocratie dans notre pays. En lorgnant autour de nous, on peut constater qu’il n y a pas beaucoup d’expériences similaires.

A ceux qui veulent une autre forme de dialogue avec trompètes et tambours à l’image de la conférence nationale souveraine de 1991, nous sommes désolés de préciser que le Congo ne traverse pas une crise de nature à remettre en cause la vie des institutions et à solliciter l’intervention des tiers pour une concertation entre les Congolais.

Que l’opposition revendique pour le bien-être du peuple, nous en concédons. Mais, qu’elle exige un dialogue national sous l’égide de la communauté internationale, le PCT pense que les contextes ayant occasionné la conférence nationale de 1972 ou même celle dite souveraine de 1991, ou encore le forum national pour la paix de 1998, ne sont pas ceux d’aujourd’hui.   

L.D.B : Comment se porte la majorité présidentielle dont le PCT reste la formation politique dominante ?

P.I : Nous avons appris que votre métier vous ne posez pas de question tant que vous n’avez un brin de réponse. Je suppose que c’est le cas. Vous savez que la majorité présidentielle est stable et compacte. Nous sommes comme les doigts d’une seule main. Nous tenons nos réunions régulièrement et menons fréquemment nos activités en symbiose sous la direction du camarade Pierre Moussa, président par intérim de notre plateforme.

Nous sommes heureux d’appartenir à cette grande famille qui parle le même langage de réconciliation nationale, de paix et de gouvernance participative depuis janvier 1998.

Pour preuve, le choix des congressistes du PCT de décembre 2019 de désigner le président du comité central, le camarade Denis Sassou N’Guesso comme candidat à l’élection présidentielle de 2021 a été entériné par tous les partis de la majorité (le Club 2002 PUR, le MAR, le RDPS, le RC, etc). Preuve si vous en voulez de la constance et l’unicité de nos vues.

L.D.B : A quel niveau se trouve le processus de restructuration des organes intermédiaires et de base du PCT amorcé depuis quelque temps ?

P.I : Je dois d’abord dire qu’en matière politique, la structuration et la restructuration constituent le sous-bassement de tout parti politique. Dans la vie des organisations, beaucoup l’ont tellement compris et les qualifie de la vie du parti.

En ce qui concerne la campagne de restructuration consécutive au 5ème  congrès du PCT, nous avons terminé avec la première phase qui a consisté à restructurer les fédérations de Brazzaville, Pointe-Noire et du Pool. Cette opération se poursuit dans les neufs (9) autres départements dont les organes de base (cellules et sections) ont été mis en place. Il nous reste encore à mettre  en place les bureaux de comités et les secrétariats de fédérations. Nous pensons que cette réorganisation participe à la vie au sein du parti et nous permettra de mieux affuter nos armes pour les batailles futures, au nombre desquelles, la présidentielle de 2021.

Jusqu’à la tenue du 5ème congrès ordinaire en décembre 2019, le PCT comptait autour de 600.000 adhérents. La restructuration en cours a déclenché une somme d’engouements des jeunes, des femmes et de plusieurs cadres qui intègrent les rangs du parti ; sans compter les nombreux retours au parti. Les décomptes, in fine, pourraient nous projeter vers un million et demi d’adhérents à la fin du processus.

L.D.B : Comment le PCT finance-t-il ses activités parce que certains politiques pensent qu’il fait main basse sur les fonds publics ?

P.I : Si vous lisez entre les lignes les documents fondamentaux de notre parti, vous comprendrez que les ressources du PCT proviennent des cotisations statutaires de ses membres, des subventions de l’Etat encadrées par la loi n°20-2017 du 12 mai 2017 portant loi organique relative aux conditions de création, d’existence et aux modalités de financement des partis politiques ; des dons et legs ; des produits des unités de production du parti et de la rétrocession au parti d’une partie de salaires ou des émoluments des membres promus à des fonctions administratives ou électives ainsi que de la vente des insignes et gadgets. A cela, on peut ajouter les contributions spéciales.

Le parti est en train d’implémenter des mécanismes innovants pour fluidifier et booster les outils de financement.

Ce sont ces mécanismes qui nous ont permis d’organiser le dernier congrès, de construire en huit ans, notre siège national et de participer activement au fonds Covid à hauteur de 50 millions de francs CFA.

L.D.B : Dans environ quatre mois se tiendra l’élection présidentielle. Comment vous vous préparez à aborder cette échéance cruciale ?

P.I : Le PCT est un parti qui a su s’arrimer à la donne du temps. Depuis l’avènement de la démocratie, il ne s’est jamais dérogé d’une seule élection politique. Même pas au pire de sa forme. Le 5ème congrès ordinaire de décembre 2019 a tracé la voie en plébiscitant le président Denis Sassou N’Guesso comme candidat à l’élection présidentielle de 2021. Nous travaillons calmement et habilement pour mobiliser toutes nos forces qui concourent à la réalisation de cet objectif.

La restructuration du parti dont je vous parlais supra et celle à venir de la Force montante congolaise (FMC) et de l’Organisation des femmes du Congo (OFC) participent du double dessein de conforter le parti et de gagner les batailles politiques au nombre desquelles, l’élection présidentielle à venir que notre secrétaire général a ingénieusement qualifiée d’agenda 21.

Propos suscités par Roger Ngombe et Christian Brice Elion

Légendes et crédits photo : 

Parfait Iloki

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