Pétanque: selon Fidèle Padi « sortir 5e sur 48 pays, on ne pouvait pas espérer mieux pour une première participation»

Samedi 10 Décembre 2016 - 14:00

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Dans cette interview qu’il nous a accordé de retour de Madagascar, Fidèle Padi, le président de la Fédération congolaise des sports de boules (Pétanque) a salué le rang occupé par les Diables rouges lors des championnats du monde. Les Congolais ont été classés  5e soit 3e au plan africain. Selon lui, les résultats auraient été nettement mieux, si le Congo avait un pointeur de métier

Les Dépêches de Brazzaville (L.D.B).Vous venez de participer aux championnats du monde à Madagascar.  Que peut –on en retenir ?

Fidèle Padi (F.P.) Ce qu’il faut retenir en gros : le Congo est une grande équipe de Pétanque. Nous avions fait une première sortie à Ndjamena aux championnats d’Afrique et nous avions ramené une médaille d’or et une médaille d’argent. Nous étions aux Jeux africains, nous avions gagné une médaille d’argent. A Madagascar aux championnats du monde pour la première fois, on finit troisième pays africain après Madagascar, Bénin et cinquième pays mondial. Nous sommes une grande nation de Pétanque. On n’a pas à rougir de ce que nous avions fait. C’était très bien. Félicitation à nos jeunes, au directeur technique qui a fait le boulot et puis à toutes les personnes à Pointe-Noire qui ont aidé à la préparation de cette équipe pendant deux semaines.

L.D.B.Comment vous vous êtes organisés quand on sait qu’à deux jours du démarrage de la compétition, la participation congolaise était quasi incertaine ?

F.P.Nous  sommes une fédération qui ne veut pas avoir des heurts avec d’autres fédérations et à plus forte raison avec le département et le gouvernement. Je pense que la première chose à retenir c’est que, toutes les fédérations doivent être alignées au même niveau. A ce stade là, je pense que les autorités devraient prendre conscience pour qu’on ne nous fasse pas faire de la gymnastique qu’on a faite. Comment on s’est organisé ? Nous avons attendu jusqu’au dernier jour pour que les moyens nous soient donnés, ils ne sont jamais venus. Pendant ce temps, on a interné pendant deux semaines, nos jeunes compétiteurs quelque part. Il fallait donc les loger, les nourrir et après, il fallait les ramener à Brazzaville parce qu’ils étaient à Pointe-Noire. On s’est appuyé sur le savoir-faire et la volonté de certaines personnes qui ont voulu préfinancer cette activité puisqu’on avait la certitude du ministre. Il  nous avait rassurés au cours du lancement de l’olympiade que toutes les compétitions internationales sont à la charge de l’Etat. Fort de cette affirmation, nous avions trouvé quelqu’un qui a préfinancé. Les billets ont été obtenus un jour avant le départ. Heureusement, qu’il y avait en ce moment un avion.

L.D. A Antananarivo, quels étaient vos objectifs ?

 F.P. A Madagascar, le premier objectif, c’était de participer pour voir comment ça se passe.  Deuxième objectif c’était de ramener au moins une médaille.   Le premier objectif a été atteint. On n’a pas été ridicule. Le deuxième, on n’a pas pu ramener une médaille mais nous avons quand même pu ramener un trophée par rapport à notre prestation. Même si on n’a pas ramené une médaille, nous sommes contents du rang qu’on occupe (3e pays africain et 5e au plan mondial, il y a des gens qui auraient rêvé mieux. Nous sommes 5e après  Madagascar, Benin, France et Belgique. C’est énorme ce qu’on a fait. Il faut retenir aujourd’hui, sortir 5e sur 48 pays, on ne pouvait pas espérer mieux pour une première sortie. On a voulu être plus ambitieux que ça et on n’avait les moyens. Si on avait l’expérience, on n’avait les moyens d’atteindre nos ambitions.  Je suis heureux pour ces résultats. Le Congo devient une référence. Nous sommes dans le top 5 mondial. C’est impensable.

L.D.B.Cette situation financière a-t-elle affecté le moral des compétiteurs ?

 F.P. Je ne vous dis pas le contraire parce que si les moyens étaient mis à temps, on aurait peut être pas amené la même équipe telle qu’elle a été composée. Parce qu’on a d’autres joueurs talentueux notamment, il nous a manqué un pointeur de charme. Je ne dis pas que le pointeur qu’on avait a démérité. Non. Mais, c’est un demi qui tire et qui pointe qu’on a remis à ce poste. Mais si on avait un pointeur qui faisait son premier objectif point et en deuxième objectif tire, les résultats ne seraient pas les mêmes.

L.D.B. La page des championnats du monde vient d’être tournée, quelle est la politique de développement au plan local?

F.P. Au niveau national, cela va être simple. C’est se recadrer par rapport au programme de travail que j’ai mis en place après ma réélection. Premier objectif, redynamiser les ligues. En redynamisant toutes les ligues, en créant celle qui n’existe pas, nous allons créer une dynamique qui va partir de la base jusqu’en haut . De la base comment ? les ligues vont gérer les clubs. Et ces clubs vont avoir à leur sein, des éléments que nous allons détecter. On mettra des structures en place pour  détecter l’élément qui est à Ouesso, à Kinkala et le ramener à Brazzaville pour une émulation de façon à sortir au niveau national, une équipe qui ne fera certes pas l’unanimité. Pour nous, les dirigeants ce sera l’équipe type que nous allons présenter lors des nouvelles compétitions. Sur 400 licenciés, on te demande de choisir 4 joueurs, ce n’est pas facile.

L.D.B. Et au plan international ?

F.P.On va dès maintenant attaquer les championnats d’Afrique pour juin. On va abriter aussi (c’était dans les coulisses mais ce n’est pas encore formalisé) les Jeux de Pétanque d’Afrique centrale puis en 2019, nous allons accueillir les championnats d’Afrique à Kintélé. Au niveau mondial, vont pointer les mondiaux et les championnats du monde qui auront lieu en septembre 2020. Ce sera la fin de notre mandat.

James Golden Eloué

Légendes et crédits photo : 

Fidèle Padi( en survêtement rouge) et les Diables rouges/Adiac

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