Petites guerres des religions

Samedi 21 Septembre 2013 - 8:58

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La concurrence religieuse est une constante partout

La scène se passe en une matinée glaciale sur le parvis de la basilique Saint-Paul-Hors-les-Murs de Rome qui est, avec la célèbre église Saint-Pierre, l’une des quatre basiliques patriarcales du pape. Deux religieuses, voile bien ceint et bibles en main, sortent de l’office du matin et se dépêchent vers quelque couvent proche. Puis surgissent de nulle part un homme et une femme qui les abordent avec une insistance de marchands de tapis : « Bonjour “Mesdames”, connaissez-vous Dieu ? Nous sommes des Témoins de Jéhovah et voudrions vous parler du vrai Dieu… »

Incroyable, mais vrai. Ces dernières années, les racoleurs en religion officient jusque sur la place Saint-Pierre au moment même où le pape catholique y tient sa catéchèse. Ils y exercent un prosélytisme agressif. Dans une ville reconnue à écrasante dominante catholique, ils n’hésitent pas à mener leurs activités de recrutement (ou de déstabilisation) jusqu’aux abords des églises.

C’est, comme qui dirait, de bonne guerre. Car la guerre entre les religions a toujours existé, même en version soft. Chiites et sunnites sont en furieuse rivalité au sein du même islam ; les orthodoxes de Russie ne veulent pas que le pape, chrétien comme eux, viennent visiter leur pays car ils « ne sont pas une terre de mission » ; des évêques anglicans ont quitté leur Église avec femmes et enfants pour venir demander « refuge » auprès du pape Jean-Paul II au Vatican lorsque l’Église d’Angleterre a autorisé l’ordination épiscopale des femmes…

Selon le Huffington Post du 7 septembre, la paroisse catholique Saint Stanislaus de Saint Louis (USA) a décidé de rejoindre l’Église anglicane locale.  « Les divorcés remariés, les personnes concernées par des différends religieux avec certaines autres Églises, trouveront ici ouverture et compréhension », a indiqué un communiqué de l’Église anglicane toute heureuse visiblement de « dribbler » les cousins catholiques en accueillant des transfuges.

Lucien Mpama