Pétrole : réunion des experts congolais sur les prix du baril au 1er trimestre

Lundi 20 Avril 2015 - 17:00

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La réunion organisée par la Société nationale des pétrole du Congo (SNPC), le 16 avril, a permis d'édifier le ministre des Hydrocarbures, André Raphaël Loemba, et bien d'autres acteurs sur les prix fixés des hydrocarbures produits en République du Congo.

Les experts des hydrocarbures de la République du Congo ont fixé la moyenne du prix à 49,5 dollars, pour le premier trimestre 2015.  Les acheteurs du brut liquide congolais le vendront avec un différentiel de -3,9 dollars par baril par rapport au Brent (référence).

Ainsi, les moyennes trimestrielles des prix fixés des hydrocarbures liquides produits au Congo donnent ce qui suit : Djéno Mélange (48,7 dollars par baril) ; Nkossa Blend (53,3 dollars par baril) ; Nkossa Butane (41,5 dollars par baril) ; Nkossa propane (24,0 dollars par baril). Les analyses  prévoyaient la baisse depuis 2014  jusqu’en 2015. Les éléments indicateurs continuent de mettre la pression sur tous les bruts de référence et contribuent à maintenir le prix du Brent daté dans une tendance volatile comprise entre 51 et 62 dollars par baril.

 « Un prix bien loin de ce qu’il a été au premier trimestre 2014. Ce constat ne nous réjouit pas surtout que la baisse va se poursuivre. J’invite les sociétés face à cette adversité de doubler d’efforts dans la production, l’exploration pour maintenir le cap et que les différents projets d’investissements prévus ne soient pas arrêtés pour que nous puissions souffler lorsque tout ira bien », a déclaré le minsitre, s’adressant à tous les participants.

Vu les enjeux au niveau mondial, le second trimestre s’annonce incertain, en raison d'un contexte marqué par un dollar fort, une baisse continue des prix des commodités, une offre de pétrole abondante et la fin probable des sanctions iraniennes alors que la Chine ne semble plus être le moteur exclusif de la croissance mondiale.

Ainsi, les perspectives restent défavorables pour les prix du brut sauf évènement majeur inatendu. La plupart des analystes prévoient pour le deuxième trimestre 2015, un baril de Brent daté dans un intervalle compris entre 51 et 62 dollars par baril avec une moyenne attendue à 52 dollars par baril.  Le directeur général des Hydrocarbures, Serge Marie Aimé Ndeko, s'est montré à son tour beaucoup plus optimiste, s'appuyant sur une stabilité par rapport aux prévisions. « Nous pensions qu’il y aurait une dégringolade. Certains prédisaient que l’on serait autour de 30 dollars par baril (...) Il était mieux que les prix se maintiennent et qu’il y ait une légère remontée ».

Le directeur général des Hydrocarbures estime que cette conjoncture internationale n’aura pas d’incidence sur les investissements au niveau du pays. Selon lui, les pétroliers travaillent toujours en anticipant. « (…) les grands projets dont Moho nord, il n’y aura pas de modification ... Peut-être pour les investissements futurs. Mais nous en parlerons avec les sociétés lors de nos prochaines rencontres », a-t-il argumenté. « Déjà, nous avons fait des renégociations avec certains opérateurs pétroliers pour aménager la fiscalité. Le Congo ayant fait sa part, il n y a pas de raison que les sociétés ne maintiennent pas leurs investissements », a-t-il conclu.

Cependant, à l’aune de la situation pétrolière internationale marquée par une baisse drastique des cours du baril du pétrole brut, de 100 dollars en juin 2014 à moins de 50 dollars en janvier 2015, les pays producteurs sont invités à doubler d’imagination pour trouver des solutions palliatives. Le ministre des hydrocarbures congolais l’a signifié à la table ronde de l’Initiative pour la transparence dans les industries extractives (ITIE) et compagnies pétrolières nationales, dans le cadre des activités liées au conseil d’administration international de l’ITIE.

L’orientation préconisée devrait permettre aux pays, de façon continue, d’arrimer leurs économies aux différents programmes de développement, notamment avec la mise en place des mécanismes de bonne gouvernance des ressources relevant des industries extractives. Le Congo en est concerné car les hydrocarbures contribuent à hauteur de 60% au produit intérieur brut et 80% aux recettes de l’État et représentent 90% des exportations.

 

Nancy France Loutoumba

Légendes et crédits photo : 

photo: réunion des prix, photo Adiac