Phénomène enfants en rupture familiale: cent quatre-vingt-deux nouveaux enfants identifiés en 2017

Mercredi 30 Mai 2018 - 18:46

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Le Service d’aide mobile d’urgence (Samu) social Pointe-Noire a publié récemment son rapport d’activités 2017, qui a révélé une régression des nouveaux cas d’enfants dans la rue avec une tendance élevée chez les garçons  

Créé le 20 janvier 2006 à la demande de la municipalité de Pointe-Noire, le Samu social local poursuit sa noble mission de lutte contre l’exclusion sociale des personnes les plus vulnérables et celles qui vivent dans la rue à travers une action de proximité. En effet, dans son rapport d’activité de 2017,  cent quatre-vingt-deux nouveaux enfants ont été identifiés dans la rue, contre deux cent trente-six  en 2016, soit 86% de garçons et 16% de filles. « Cette prédominance s’explique par le mode de vie en rue qui diffère en fonction du genre. Les garçons dorment en rue et sont généralement disponibles pour rencontrer les équipes en soirée lors des maraudes de nuit, tandis que les filles se font loger ou s’organisent pour se loger. Elles exercent très souvent les activités de prostitution la nuit qui parfois les empêchent de se rapprocher des équipes mobiles d’aide. Elles sont moins visibles pendant les maraudes et souvent reculées dans des hôtels, des bars ou petites parcelles», stipule le rapport qui souligne également que sur les cent-quatre-vingt-deux nouveaux cas identifiés, 95,09% sont des Congolais de Brazzaville, 3,68% de la République démocratique du Congo et 0,61% sont pour le Cameroun et l’Angola.

En effet, la répartition des enfants par classe d’âge montre que ceux de 0 à 11 ans représentent 24,18% de cette population en 2017. « Ces enfants sont le plus souvent considérés  comme des enfants ‘‘sorciers’’ ou sont rejetés par un des parents lorsque les foyers sont recomposés et la majorité des cas est orientée au Samu social par le biais des commissariats de police», indique le document.

Cependant, la proportion de 12 à 15 ans est très importante, soit 48,35% en 2017. « Ceci met en évidence que la phase de préadolescence est facteur de mal être du jeune mais aussi de la famille qui ne sait pas toujours se comporter face à ce jeune qui change et refuse dorénavant le cadre parfois rigide, la maltraitance, les injustices exercées par leurs parents. L’enfant est animé par le désir inconscient d’affronter les difficultés », explique le rapport.

Soulignons aussi que les jeunes de 18 ans sont devenus un véritable problème pour le Samu social. « De trente jeunes en 2013, on se retrouve à six jeunes en 2017, soit une réduction significative de 80%.  Cette large baisse est due au fait que ces dernières années, les équipes mobiles se sont fait à plusieurs reprises agresser. Et pour cette raison, le Samu social Pointe-Noire avait  fait le choix de se recentrer sur sa cible d’origine (les mineurs) en se limitant aux urgences médicales pour les majeurs », signifie le rapport. C’est, d’ailleurs, dans ce contexte que le samu a mené une réflexion avec les autres membres du réseau international sur la mise en place d’une action orientée sur l’insertion professionnelle des jeunes et leur autonomisation dans leur prise en charge médicale.

S’agissant du niveau scolaire, cent cinquante et un sur les cent quatre-vingt-deux enfants en rupture se sont exprimés. « La tendance reste inchangée en 2017 comme en 2016 et les autres années précédentes. Le niveau scolaire le plus fréquenté est le primaire, avec un pourcentage de plus  de 62%. Le décrochage scolaire de certains enfants de 12 ans s’explique par les conflits  familiaux, un travail informel et les premières fugues en rue », poursuit le texte.

 Franche collaboration entre le Samu et la force de l’ordre

Le rapport annuel 2017 relève également l’affermissement des liens entre le Samu et ses partenaires sociaux dont la force publique  qui est devenue un partenaire opérationnel incontournable dans la lutte contre l’exclusion sociale des enfants et jeunes de la rue à Pointe-Noire. Les autorisations des responsables de la police et de la maison d’arrêt, accordées aux équipes du Samu social à prodiguer des soins sanitaires et psychosociaux aux enfants et jeunes incarcérés dans les différents lieux, en sont de véritables preuves.

Concernant le bilan de suivi psychologique 2017, l’accompagnement psychologique s’est inscrit dans la continuité du dynamisme mis en place depuis quelques années, articulé sur des différents volets, à savoir l’aide à la reconstruction fondée sur un travail de restructuration chez les enfants, en s’appuyant sur les ressources internes encore présentes chez l’enfant et un soutien  émotionnel apporté au moment de la reconstruction. Enfin,  l’état budgétaire du Samu social Pointe-Noire exercice 2017 a été élevé à 303 185 268F CFA

Charlem Léa Legnoki

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