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Plaidoyer pour l'art et la culture

Samedi 3 Septembre 2016 - 15:07

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Dans le même temps où la diplomatie congolaise prend un nouvel élan avec le renouvellement, réalisé ou en préparation, de sa représentation dans plusieurs grandes capitales du monde, avec l'intensification des actions engagées dans son environnement immédiat pour mettre fin aux crises récurrentes qui rongent l’Afrique centrale, avec l'affirmation de sa présence dans le groupe de nations petites et grandes qui luttent pour mettre fin aux dérives climatiques et protéger l'environnement naturel une attention particulière devrait, selon nous, être portée par l'Etat mais aussi par la société civile aux  domaines de l'activité humaine qui s'imposent de jour en jour parmi les plus stratégiques de ce temps : l'art, la littérature, la culture.

Il n'est évidemment pas question, ici, de critiquer un ministre et son équipe qui viennent tout juste de prendre leurs fonctions, mais seulement de rappeler quelques vérités aussi simples qu'évidentes dont la prise en compte collective permettrait au Congo de s'affirmer dans ce domaine comme l'un des leaders, voire même le leader du Bassin du Congo, exactement comme il a entrepris de le faire ces dernières années avec succès dans le domaine diplomatique.

La première de ces vérités est qu'un pays, où qu'il se situe sur les cinq continents, s'impose de plus en plus sur la scène mondiale par la qualité des grandes manifestations qu'il organise sur son sol. Evidente dans le domaine du sport - on l'a vérifié au Congo une nouvelle fois en 2015 avec la tenue des Jeux Africains - elle l'est tout autant sinon même plus dans le domaine de la culture entendue dans son sens le plus large. Il suffit, pour s'en convaincre, de regarder l'impact que de grandes manifestations comme, chez nous, le Festival panafricain de musique (Fespam) ou, à Paris, le Salon international du livre ont dans les domaines les plus divers.

La deuxième de ces vérités est que les nations qui plongent dans leur passé pour comprendre ce qu'elles sont devenues au fil du temps attirent vers elles de plus en plus de visiteurs, de plus en plus de chercheurs. Les grands musées du monde comme le Metropolitan Museum à New-York ou le Musée du Louvre à Paris démontrent que cette quête ne cesse de s'amplifier. Et l'on peut être certain que le Congo en fera à son tour la démonstration lorsque le musée de l’esclavage à Loango, le musée Kiebe-Kiebe à Oyo, le musée du Mémorial Pierre Savorgnan de Brazza et le musée du Bassin du Congo à Brazzaville, tous en construction ou en projet, seront achevés.

Le troisième de ces vérités est que l'Afrique s'impose lentement mais sûrement comme le continent qui, ayant su conserver ses traditions, ses us et coutumes dispose d'un capital artistique et culturel unique. Ainsi s'explique la place grandissante que ses musiciens, ses écrivains, ses peintres, ses artistes en tout genre, ses créateurs de mode prennent au fil des années sur la scène mondiale, une place qui ne fera que s'élargir dans les décennies à venir grâce aux technologies modernes de communication qui effacent le temps comme l'espace.

La conclusion de ce qui précède est que la culture, entendue une fois encore dans son sens le plus large, devrait, tout autant que la formation des hommes, la diversification de l'économie, la prévention et la gestion des crises régionales, figurer au coeur même des préoccupations de l'Etat et de la société civile. C'est elle, en effet, qui fera demain du Congo, en dépit de sa modeste dimension, l'un des pays les plus en vue du continent en pleine émergence qu'est aujourd'hui l'Afrique.

 

 

 

 

 

 

Jean-Paul Pigasse

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Édition Quotidienne (DB)

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