Plan national de développement : un outil de relance de l’économie nationale

Mardi 14 Août 2018 - 18:45

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Déclarée en 2014, la crise due à la chute des cours du pétrole sur le marché mondial continue à influer sur l’économie congolaise qui enregistre des contreperformances. En vue de la résoudre, le gouvernement a mis au point une politique de développement de 2018 à 2022 fondée sur la réforme du système éducatif national et la diversification de l’économie.

Des axes prioritaires

L’homme étant au cœur du développement, la rénovation de l’enseignement, de la formation qualifiante et professionnelle devrait permettre de valoriser le potentiel humain tant au plan moral et civique qu’intellectuel.

Il est question de faire émerger une conscience professionnelle, une nouvelle élite dévouée au travail bien fait, à la lutte contre les antivaleurs et les comportements rétrogrades. 

L’économie congolaise repose essentiellement sur la vente des matières premières, notamment les ressources du secteur pétrolier. Bien que l’or noir soit le premier produit d’exportation du pays, suivi du bois, le gouvernement a décidé de bâtir une économie résiliente aux fluctuations du marché pétrolier mondial.

Pour ce faire, il a ainsi opté pour la diversification économique à travers la mise en valeur des activités des secteurs porteurs de croissance comme l’agriculture, l’élevage, la pêche, la pisciculture et l’agroforesterie, le tourisme, l’industrialisation.   

« Il nous faut transformer notre économie pour reposer notre prospérité non seulement sur les richesses du sous-sol mais désormais sur la diversification économique qui renforce la résilience de l’économie nationale. Pour cela, il nous faut valoriser les dotations factorielles dont dispose notre pays », expliquait le Premier ministre, Clément Mouamba, devant les députés, le 7 août.

Et de poursuivre : « Ces dotations se trouvent en sus de l’agriculture, dans la transformation industrielle des intrants agricoles, miniers et forestiers, les nouvelles technologies de l’information et de la communication, l’économie numérique, les petites et moyennes entreprises, l’artisanat et le foncier ».

Les axes prioritaires du Programme national de développement (PND) seront appuyés par une série de mesures concernant la stabilisation et la relance économiques, le renforcement de la gouvernance, la mobilisation des ressources financières, la préservation des infrastructures et l’amélioration de l’environnement des affaires.

Le PND a été élaboré dans un contexte particulier marqué par l’abaissement des ressources budgétaires et la dette publique estimée à 110% du produit intérieur brut par le Fonds monétaire international, soit 5329 milliards de francs CFA.

Plus de quinze mille milliards FCFA à mobiliser 

Pour toute la période concernée (2018-2022), le document ambitionne de mobiliser une somme de 15510 milliards de francs CFA hors service de la dette publique dont 75%, soit 11670 milliards de francs CFA, en dépenses courantes hors service de la dette et 25%, soit 3840 milliards, en dépenses en capital.

A noter que 5 833 milliards de francs CFA serviraient à couvrir environ 37% des besoins de financement des programmes du PND dont 35% pour les investissements. Le gap global de financement des besoins serait estimé à 9 677 milliards de francs, soit environ 1935 milliards par année, selon le gouvernement.

« La stratégie de financement du PND répond à un contexte de ressources limitées, de marges de manœuvre étroites et donc de recours nécessaire aux ressources du secteur privé », précisait le Premier ministre, affirmant par la suite que le Congo pourrait « tirer profit du PND pour redresser la situation actuelle et retrouver le chemin d’une croissance forte et diversifiée à l’horizon du plan ».

La société civile adhère à l’initiative

Les représentants de la société civile et du secteur privé se félicitent de l’introduction dans le PND du mécanisme de suivi et évaluation des progrès réalisés et du contrôle parlementaire.

« L’examen et l’adoption de ce PND a mobilisé l’ensemble des forces vives de la nation ; en plus, il n’est plus considéré comme un outil d’un ministère mais plutôt un document de politique du gouvernement. Nous pensons que celui-ci pourra contribuer à diversifier notre économie et nous aider à sortir de cette crise économique », s’était réjoui le président de l’Union nationale des opérateurs économiques du Congo, El Hadj Djibril Abdoulaye Bopaka, lors de l'atelier de validation de ce plan, le 27 juin dernier.

 

Christian Brice Elion

Légendes et crédits photo : 

Le Premier ministre, Clément Mouamb,a lors d'un échange avec la presse / Adiac

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