Poésie : Georges Mavouba-Sokate publie « Libertés d’oiseaux et de pierres vives »

Vendredi 30 Août 2013 - 18:12

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Paru chez L’Harmattan à Paris dans la collection « Poètes des cinq continents », ce recueil de poésie compte trois parties : Florilèges de fraîches senteurs, Le Kongo de Lumumba de Kimbangu ou de Matsoua et Cantilènes mémorielles du 4-Mars

Dans  Florilèges des fraîches senteurs, l’auteur, dans ses vers, laisse parler son cœur tétanisé par la beauté envoutante d’Alima Diawara, une femme de plusieurs cultures, une femme à l’énergie renouvelable, une authentique fille de Poto-Poto, une de ces filles qui aiment que la vie s’occupe d’elles. « En écrivant sur Alima Diawara, je me suis souvenu de deux choses D’abord, des évènements au Mali. Je suis parti de ces évènements, et cela m’a rappelé ces  Maliens qui ont vécu ici, qui sont presque congolais, qui ont vécu avec nous et qui ont partagé nos moments de joie et de tristesse. C’est pourquoi je me suis souvenu d’Alima Diawara en me demandant si elle est encore à Poto-Poto ou si elle est repartie chez elle. Et voir ce Mali déchiqueté, qu’est-ce qu’elle en pense ? Je me suis mis à réfléchir à sa place. Le tout a donné ces poèmes que j’ai chantés pour elle », a dit l’auteur.

La dimension politique de la gestion de la cité par les princes est évoquée dans le Kongo de Lumumba, de Kimbangu ou de Matsoua. « Ces trois personnages sont des références au sens large du terme. Ce sont des gens qui ont posé les fondations de ce Congo. C’est pourquoi de temps en temps, il est de notre devoir de ne pas les oublier et de parler d’eux pour que la jeune génération sache que l’histoire existe et que le pays n’a pas commencé avec ce que nous voyons mais que le pays a commencé avec Lumumba, Kimbangu et Matsoua et bien d’autres encore. Ce sont des personnages qui nous servent de symboles pour dire qu’il ne faut pas que nous oublions l’histoire », a t-il ajouté.

Cantilènes mémorielles du 4 mars 2012 est la troisième partie de ce recueil. « C’est le sentiment d’un poète face à un événement. Les explosions du 4 mars nous ont tous bouleversés. Chaque artiste interprète l’événement à sa manière. Moi, je l’ai fait à ma manière en produisant des cantilènes mémorielles c’est-à-dire en souvenir de ce 4 mars. Comme le poète est un chanteur, je suis entrain de chanter le malheur qui nous est arrivé », a-t-il renchéri..

Meurtri dans sa chair et affecté par le chagrin, Georges Mavouba-Sokate, la plume tremblante, n’a pu s’empêcher d’exprimer sa douleur muette devant le drame de Mpila. « L’espace où se situe cette catastrophe est compris entre le fleuve Congo du côté de Yoro et le CEG Gampo-Olilou. Là encore des souvenirs de jeunesse apparaissent. Quand nous étions enfants, en compagnie de notre mère, nous allions vendre des choses du côté d'Yoro, nous voyions le fleuve et puis rentrions à la maison le soir. Aujourd’hui, avec cette catastrophe, nous découvrons que cette fois-ci, le fleuve n’est pas que le fleuve de l’eau mais le fleuve de sang aussi parce que beaucoup de sang a coulé par toutes ces rues par lesquelles nous passions. Ça m’a attristé, c’est pourquoi j’ai produit le poème La Conspiration du silence assourdissant d’un fleuve total. »

Qui est Georges Mavouba-Sokate ?

De nationalité congolaise, Georges Mavouba-Sokate a enseigné comme professeur d’anglais au CEG  Pierre-Peyre devenu plus tard le CEG Gampo-Olilou de Brazzaville, au lycée Engels de Gamboma, au lycée de la Révolution de Brazzaville et au lycée Karl-Marx de Pointe-Noire. Puis, il a travaillé dans les sociétés pétrolières Amoco Congo, Walter International, CMS Nomeco Congo et Congorep. Aujourd’hui, à la retraite, il est membre du Salon littéraire Jean-Baptiste Tati-Loutard et du Cercle propositions et initiatives.

Il a déjà publié Mal de mer à vingt ans (poésie) aux Éditions Souvenir Bénin en 2000 ; Des îles de l’extrême océan (poésie) aux Éditions Souvenir  Bénin en 2005,  Arthur Nona et la Grande Épopée des diables rouges (récit) aux Éditions LMI en 2009 ; De la bouche de ma mère (contes et légendes) aux Éditions L’Harmattan, Paris, en 2009 ; Sous les piliers du wharf (poésie) aux Éditions L’Harmattan, Paris ; Ndandu, le vieux pêcheur et l’enfant du fleuve (contes du royaume de Kongo) aux Éditions l’Harmattan, Paris, 2011 ; Morceaux choisis (poèmes) dans l’anthologie Nouvelles Voix de la poésie congolaise aux Éditions Hemar, 2012.

En publiant Libertés d’oiseaux et de pierres vives chez L’Harmattan à Paris dans la collection « Poètes des cinq continents »,  Georges Mavouba-Sokate entre par la grande porte dans le gotha des poètes de notre ère. La collection « Poètes des  cinq continents » non seulement révèle les voix prometteuses de jeunes poètes mais atteste de la présence de poètes qui feront sans nul doute date dans la poésie francophone. Cette collection dévoile un espace d’ouverture où tant la pluralité que la qualité du traitement de la langue prennent place. Elle publie une quarantaine de titres par an.

Hervé-Brice Mampouya

Légendes et crédits photo : 

Photo : Le poète Georges Mavouba-Sokate. (© DR)