Pointe-Noire : chauffeurs et populations saluent positivement l’annonce de l’opération « Longwa na nzela »

Mardi 8 Juillet 2014 - 16:42

Abonnez-vous

  • Augmenter
  • Normal

Current Size: 100%

Version imprimable

Lancée déjà à Brazzaville le 27 juin par la direction générale de la police, l’opération Longwa na nzela qui est un module de la grande opération Mbata ya bakolo, est attendue avec enthousiasme par quelques chauffeurs de bus et taxis-bus exerçant à Pointe-Noire et de nombreux Ponténégrins interrogés sur la question

L'opération Longwa na nzela -autrement dit libère la voie- vise à assainir les voies publiques, comme l’ont déclaré les responsables de la force de l’ordre, conformément au décret n°2011-480 du 29 juillet 2011. Elle va permettre, selon l’avis de nombreux Ponténégrins, de donner de l’emploi à des jeunes nationaux détenteurs du permis de conduire.

Interrogé sur la question, Clément Mpassi, l’un des anciens taximen de nationalité congolaise exerçant à Pointe-Noire, s’explique : « Que nos confrères taximen d’autres nationalités ne pensent pas qu’il s’agit là d’un esprit de xénophobie ou de nationalisme mal exprimé qui serait en train de caractériser les Congolais, car cela se passe partout dans le monde et dans n’importe quel pays qui se veut sérieux. Il était devenu triste, poursuit l’orateur, d’observer que sur un échantillon des taximen pris au hasard ici à Pointe-Noire par exemple, nombreux sont de nationalité étrangère, alors qu’il y a bien des jeunes Congolais détenteurs du permis de conduire qui ne trouvent pas de taxis-bus ou de bus à conduire », a-t-il indiqué.

Cette opération Longwa na nzela est attendue avec impatience dans la ville, si on se réfère aux nombreuses causeries de ces derniers temps dans les bus, restaurants, bars, administrations, marchés et autres lieux publics. Le constat n’est pas seulement celui des responsables de la force de l’ordre. Il s'agit bien d’immoralité manifeste, de manque de déontologie et de la non observation des règles d’hygiène corporelle chez certains chauffeurs qui dégagent très tôt le matin une odeur désagréable, laissant les passagers à bord dans des conditions de respiration insupportables. Et à cette liste s’ajoute aussi la délinquance sur les voies publiques. Surtout il avait était observé entre temps qu’après certains forfaits commis des braqueurs et malfrats, ceux-ci empruntaient des véhicules non immatriculés pour s’échapper.

Madame Blanche Ngoma vivant au quartier la Base à Pointe-Noire, a déclaré pour sa part : « Cette opération Longwa na nzela permettra, comme l’avait signifié la direction générale de la police nationale, de mettre de l’ordre sur les voies publiques en donnant aux usagers de la route toute la sécurité à laquelle ils ont droit. On est toujours étonné de voir comment certains chauffeurs de taxis et bus font des dépassements à droite, n’importe comment, et vont même jusqu'à brûler des feux de signalisation. La conséquence malheureuse de ces infractions, ce sont des accidents de circulation. Et notre souhait le plus ardent, a poursuivi l’oratrice, c’est de voir très rapidement à Pointe-Noire en particulier et dans toutes les villes du Congo en général, nos rues, avenues et routes être débarrassées des véhicules en mauvais état, et que cessent ce métier les personnes n’ayant ni les documents ni les qualités pour l'exercer. »

Un autre Ponténégrin ayant requis l’anonymat a plutôt mis l’accent sur la pérennité de l’opération Longwa na nzela, une fois lancée à Pointe-Noire, surtout que la ville océane est une porte d’entrée où, par des méthodes qui leur sont propres, des étrangers irréguliers pourraient s’introduire sur le territoire congolais. Se pose alors, comme toujours, la cruciale question de la perméabilité des frontières du pays, question à revisiter avec plus de détermination.

 

Faustin Akono

Légendes et crédits photo : 

Des taxis sur une artère de la ville océans, l'un des endroits où aura lieu très bientôt l'opération Longwa na nzela. Photo Adiac