Pointe-Noire : les restaurants « Malewa » refont surface

Mardi 26 Novembre 2013 - 15:56

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On les trouve à côté des administrations publiques et privées, aux abords des artères et rivières qui traversent de par en par la ville et au sein même des établissements scolaires. Et Ce que l’on déplore ce n’est pas la floraison de ces restaurants de fortune, mais plutôt les conditions d’hygiène qui s’y trouvent.

Le retour des pluies dans la ville vient s'ajouter aux mauvaises conditions d’hygiène dans ces restaurants communément appelés « Malewa ». Les clients fréquentant régulièrement ces restaurants de fortune, risquent davantage du coup d'attraper divers microbes et infections, responsables de certaines épidémies. Ils envahissent ces lieux, surtout aux heures de pause dans les administrations, car les mets y sont à prix abordables. Même s'ils reconnaissent par ailleurs que la nourriture qu'ils y trouvent est exposée ça et là, sans aucune mesure d’hygiène particulière.

En effet, dans ces Malewa, il n’y a pas d'endroit aménagé pour jeter déchets et détritus de nourriture. Tout traîne : des petites cuvettes d’eau trouble et sale pour se laver éventuellement les mains, des serviettes souillées, des cuillères et assiettes lavées avec une eau noirâtre. Ajoutons le fait que ces espaces sont pour la plupart installés à ciel ouvert, et les aliments sont donc exposés aux rayons solaires et aux mouches. 

Interrogée sur la question de l’hygiène dans les « Malewa », Madame Goma Blanche, vendeuse au grand marché, déclare : « Ces restaurants sont importants, car tout le monde y va de temps en temps. On n’a pas toujours de quoi aller dans les grands restaurants du centre-ville. Mais ce que l’on déplore, c’est le manque d’hygiène. C'est donc aux services d’hygiène d’être regardants. Il ne faudrait pas que les autorités procèdent à la fermeture de ces restaurants. Ces Malewa, poursuit l’oratrice, rendent bien des services à la fois aux clients-acheteurs et aux vendeuses-restauratrices qui sont généralement des jeunes filles qui trouvent là leur gagne-pain. » Les Malewa ont également pénétré les concessions scolaires. Ils permettent aux élèves de s’alimenter non loin de l’école pendant les heures de recréation. Les responsables des écoles qui autorisent cela devraient veiller aux conditions d’hygiène des aliments vendus pour préserver la santé de leurs élèves.

Serge Okendza, un habitant de Pointe-Noire travaillant dans une sous-traitance de la place, pense pour sa part : « Je suis d’accord pour que des ultimatums soient donnés aux propriétaires de ces Malewa pour qu’ils construisent des endroits idéaux leur permettant d’exercer leur commerce en toute propreté. Il est quand même malsain de voir d'un côté des gens manger et de l’autre, des mouches qui se déposent sur tous les repas. Ces propriétaires gagnent suffisamment d'argent pour améliorer leurs restaurants, il y a sans doute un peu de manque de volonté de leur part et du laxisme du côté des services d’hygiène. »

Cette pratique des « Malewa » qui se généralise dans la ville, tend à créer même des slogans comme « Congolais akufaka na microbe té », qui se traduit par « le microbe qu’infecte un Congolais ne pourra jamais le conduire à la mort ». Ce genre de message encourage les « Malewa » à rester dans cet état de manque d’hygiène, ouvrant ainsi grand la porte aux épidémies particulièrement à la saison des pluies.

Faustin Akono

Légendes et crédits photo : 

Photo (Adiac): Un modèle de restaurant "Malewa" à Pointe-Noire.