Pointe-Noire : peu de paroisses se préoccupent de l’assainissement de leur environnement

Mercredi 5 Février 2014 - 15:25

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La fréquentation d’une église ne devrait pas seulement être la recherche permanente de la purification de l’âme, mais aussi l’occasion de s’attaquer à l’insalubrité de l’environnement immédiat

À Pointe-Noire, peu de paroisses font de ce sujet une priorité. Dans le périmètre des six arrondissements de la ville océane, on peut compter près d’une dizaine d’églises de réveil qui organisent des cultes cinq jours sur sept, très fréquentés en particulier le dimanche. Mais rares sont les paroisses épargnées par ce constat : la salubrité à l’intérieur et à l’extérieur laisse à désirer.

L’église ne devrait pas seulement se préoccuper d’avoir des hommes saints, mais aussi sains. La situation telle qu’elle se présente dans certaines paroisses de la ville, que l’on évite délibérément de citer, saute aux yeux. Aucune règle d’hygiène n’est respectée : juste derrière le mur de la clôture, des immondices s’entassent et dégagent des odeurs nauséabondes ; les lieux sont transformés en urinoirs par les fidèles eux-mêmes. Certains font un semblant de nettoyage à l’intérieur de l’église le dimanche à cause des visites imprévues de fidèles qui viennent pour la première fois. Il manque des sanitaires et l’eau, les herbes poussent tout autour des hangars de fortune transformés en lieux de cultes.

Avec les pluies qui tombent ces derniers jours sur la ville de Pointe-Noire, on a du mal à entrer dans une église sans devoir sauter au risque de se tremper dans les flaques, de tomber dans la boue ou encore de marcher sur la saleté. Et l’on se demande s’il existe des services d’hygiène ou de propreté au sein de ces communautés. « Les choses du monde n’ont pas assez d’importance aux yeux de Dieu. Parle-moi plutôt des choses de l’esprit. L’environnement sain ou pas sain n’est pas l’affaire de Dieu », déclarait sereinement un fidèle d’une paroisse non loin d’un tas d’immondices. Ces propos étonnent plus d’un observateur, car il est difficile qu’un corps infecté par une maladie à cause des microbes qui envahissent l’environnement puisse correctement être au service de Dieu.

Même chose lorsque la psychologie, autrement dit l’âme, est touchée, il y a une répercussion sur le soma, c’est-à-dire le corps ou l’organisme. Ces hommes de Dieu qui occupent à longueur de journée les antennes des médias pour ne parler que de la lutte contre la souillure de l’âme ou de l’esprit ont tendance à ignorer que la souillure de l’environnement à travers microbes et immondices a un impact négatif important sur les hommes, même sur ceux qui se proclament haut et fort ceux de Dieu.

Si une pathologie contagieuse venait à se déclencher dans un quartier dans lequel est implantée une église, n’infecterait-elle pas les fidèles ignorants des règles d’hygiène ? Il serait irresponsable de se reposer sur Dieu, alors que l’homme ou le croyant peut lui-même faire face à certaines choses. L’assainissement des églises ne relève pas d’un Dieu tout puissant, puisque l’homme a la capacité de le faire.

Faustin Akono