Pointe-Noire : séminaire de formation sur les enjeux de la RSE pour les directeurs de ressources humaines au Congo-Brazzaville

Mardi 28 Janvier 2014 - 16:27

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L’objectif du séminaire sur la Responsabilité sociétale des entreprises (RSE), organisé du 21 au 23 janvier par le cabinet Management et développement durable (M2D) et l’Institut Afrique RSE, est de mettre à la disposition des cadres et dirigeants congolais des outils et la méthodologie pour l’implémentation d’une démarche RSE

En effet, pour une meilleure efficacité du renforcement des capacités sur la RSE en Afrique, il est indispensable d’adapter le contenu de chaque formation au contexte de chaque pays, ceci pour permettre aux entreprises de valoriser leur ancrage local (local content) tout en contribuant au développement durable du territoire. Dans le cadre de la spécificité du contexte congolais, les dernières vues des Perspectives économiques en Afrique (PEA) ont été utiles. Il s’agit d’un rapport annuel édité par la Banque africaine de développement (BAD), le Centre de développement de l’OCDE, la Commission économique pour l’Afrique (CEA) et le Programme des Nations unies pour le Développement (Pnud).

Ainsi pour les organisateurs, le Zoom sur la République du Congo a permis de mettre en exergue un pays fortement dépendant de l’or noir. Le pétrole représente 70% du PIB nominal, 90% des exportations totales et 80% des recettes publiques totales. Avec ses 269.300 barils/jour en 2012, le Congo est le cinquième producteur de pétrole en Afrique subsaharienne. Cette domination du secteur pétrolier sur l’économie ferait oublier d’autres atouts naturels du pays. Les réserves de gaz sont estimées entre 1.700 et 2.600 milliards de mètres cubes, celles du fer à plus de 2 milliards de tonnes sans oublier le potentiel minier en phase d’exploitation. Avec ses dix millions d’hectares de terres arabes et son poumon écologique, le Congo pourrait devenir l’un des maillons de la double révolution verte (agricole et environnementale) en Afrique.

Sur des politiques publiques de RSE pour accélérer la transformation structurelle de l’économie congolaise

Très capitalistique et peu pourvoyeur d’emplois, la forte dépendance de l’économie congolaise au pétrole l’expose à de nombreux chocs internes et externes. En externe, la dépendance du prix du baril à la conjoncture mondiale et aux tensions géopolitiques ne permettent pas une planification économique à long terme tandis qu’en interne, la diversification de l’économie, la création d’emplois, notamment pour les jeunes et les femmes, et la gestion durable des ressources sont les enjeux principaux mais tributaires du secteur pétrolier. La transformation structurelle de l’économie est donc une priorité des autorités congolaises. Elles s’appuient sur d’importantes recettes pétrolières issues de la flambée des cours de l’or noir soit 3.000 milliards de FCFA en 2011 (environ 4,58 milliards d’euros) épargnés à la Banque des États de l’Afrique centrale (BEAC). C’est donc sur fonds propres que le gouvernement a lancé d’importants projets d’infrastructures (Programme national des Transports), a quadruplé l’offre énergétique au cours des trois dernières années et a augmenté les dépenses pro-pauvres et de croissance.

Cependant, comme le note le rapport Perspectives économiques en Afrique (PEA), « les principaux goulots d’étranglement de cette transformation structurelle de l’économie sont l’insuffisance d’infrastructures de qualité, la faible qualification de la main-d’œuvre disponible et un climat des affaires défavorable ». Dans ce cadre de politiques publiques ambitieuses en matière de RSE, les entreprises pourraient soutenir et accompagner les efforts des autorités pour la transformation structurelle de l’économie. Les pétrolières d’abord. En mettant bien sûr en œuvre une véritable stratégie de RSE en interne, articulée autour des sept questions centrales. Les principales urgences seraient le développement d’une chaîne de valeur pétrolière au niveau local et l’accélération de la réduction des gaz torchés. En plus de l’industrie pétrolière, c’est l’ensemble des acteurs de l’économie nationale qui pourrait jouer le jeu de la transformation structurelle.

Et selon le même rapport, afin de promouvoir la transformation structurelle à partir des ressources naturelles, le gouvernement congolais entend intensifier ses efforts pour la construction d’infrastructures compétitives. Ainsi, il prévoit : la mise en place avec l’appui de certains pays émergents des zones économiques spéciales (ZES) et d’une agence de promotion des investissements pour développer les secteurs porteurs de l’économie ; la création d’une banque de développement des PME, la création d’écoles et d’instituts spécialisés tournés vers les métiers et les besoins des secteurs à fort potentiel de croissance ; la promotion de la transformation locale des ressources au moyen de subventions et d’incitations fiscales ; et l’accélération de la mise en œuvre du plan d’action global pour l’amélioration du climat des affaires.

Dans le cadre du partenariat public-privé et dans une logique Win-Win, des politiques publiques incitatives en matière de RSE permettraient la mobilisation de l’ensemble des parties prenantes pour la réussite de cette transformation structurelle de l’économie congolaise.

 

Faustin Akono