Polémique JB Mpiana-Koffi : les autorités de la ville jouent aux sapeurs pompiers

Samedi 11 Octobre 2014 - 12:15

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Il a fallu que l’autorité provinciale de la police/Ville de Kinshasa interpelle les deux artistes pour qu’au niveau des autorités étatiques, des voix s’élèvent et que des réunions se multiplient pour inviter les deux chanteurs à la retenue.

Le microcosme musical congolais est depuis quelques temps en proie à des antagonismes clairement affichés entre ses différents acteurs qui ont opté pour la méthode forte plutôt que d’arranger leur différend à l’amiable. La télévision ainsi que les médias sociaux sont devenus des espaces où se règlent désormais des vieux litiges. Le cas JB Mpiana et Koffi Olomide, tous deux patrons de groupes, est symptomatique de ce que tend à devenir le milieu musical congolais plus que jamais gangrené par le virus de la polémique, la plus abjecte qui soit.

Dans le cas des deux chanteurs cités, tout est parti d’une affaire burlesque d’une dette de 60.000 dollars qu’aurait contractée Koffi Olomide auprès de JB Mpiana. Ce dernier s’est finalement résolu de récupérer son magot. Le drame, c’est que c’est devant les caméras que Bin Adam a préféré régler ses comptes à son aîné via Sankara de Kunta, le porte-parole de Werrason, son rival d’hier. La manière dont ce proche du « Roi de la forêt » s’y est pris a dépassé tout entendement, frisant la vulgarité sur fond de pics lancés à l’endroit de Quadra Kora. Ce qui a entraîné une levée de boucliers de la part des fans de ce dernier qui ne supportaient pas la manière dont le volubile Sankara tournait en dérision leur leader. Voilà comment ce qui n’était qu’une basse affaire pouvant se négocier entre frères, loin du tintamarre médiatique, a fini par prendre des proportions inquiétantes au point de se muer en une guerre de tranchées.

Des groupuscules se sont alors formés autour de deux leaders. Chacun a choisi son camp tenant compte de ses affinités. Les chroniqueurs de musique se sont mêlés à la polémique, non sans y mettre de leur grain. Les porte-parole des deux artistes qui en ont fait leur affaire ne sont pas allés de main morte. La dimension musicale a été reléguée au second plan, sacrifiée sur l’autel des comparaisons inouïes avec, en arrière-fond, l’exposition de la fortune des deux artistes concernés. L’autorité compétente a curieusement laissé faire. Ni le Conseil supérieur de l'audiovisuel et de la communication (CSAC) encore moins le ministère des Medias et de la Communication et tous les autres organes intervenant dans le secteur audiovisuel n’ont levé le petit doigt pour rappeler à l’ordre les chaînes de télévision qui relayaient ces indécences.

Il a fallu que l’autorité provinciale de la police/Ville de Kinshasa interpelle les artistes pour qu’au niveau des responsables étatiques, des voix s’élèvent et que des réunions se multiplient dans le sens d’appeler les uns et les autres à la retenue. Le gouvernement provincial de Kinshasa via son ministre de la Culture et arts est aussi monté au créneau pour tenter d’éteindre la flamme. Entretemps, une des proches de Koffi Olomide, Kissindjora connue pour son bagout, se trouve incarcérée à l’ex prison centrale de Makala pour diffamation et propos injurieux suite aux plaintes déposées à son encontre au Parquet général par JB Mpiana et Fally Ipupa. Là aussi, il a fallu que l’autorité intervienne pour remettre les pendules à l’heure et recadrer les choses dans un espace musical déjà gangrené par les anti valeurs. Comme qui dirait, il était plus que temps !     

Alain Diasso

Légendes et crédits photo : 

Koffi Olomide