Porte-parole de l'opposition : Jean Pierre Bemba et Moïse Katumbi affichent leurs ambitions

Mercredi 5 Février 2020 - 16:30

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La session ordinaire de mars promet d’être houleuse à l’Assemblée nationale avec, à la clé, la désignation du porte-parole de l’opposition. 

-Au cas où la question était inscrite à l’ordre du jour, cette session est donc censée régler définitivement cette problématique après moult tergiversations liées au manque de consensus au sein de l‘opposition. D’où, le poste  est resté vacant depuis la première législature de la troisième République. Cette fois-ci, les leaders de l’opposition sont déterminés à en finir avec cette donne en se choisissant un porte-parole censé se positionner en interface à la majorité au pouvoir. En l’absence de Martin Fayulu qui s'est désisté pour la bonne et simple raison qu'il s’en tient à  sa posture de véritable vainqueur de la présidentielle du 30 décembre 2018, seuls Jean Pierre Bemba et Moïse Katumbi paraissent être intéressés par cette offre constitutionnelle. Les voix de ces deux leaders portent contrairement à celle d’Adolphe Muzito demeuré aphone sur ce terrain. Il s’ensuit que les présidents du Mouvement de libération du Congo (MLC) et d’Ensemble pour le changement ont conclu récemment une convention pour le poste de chef de file de l’opposition Celui-ci sera rotatif offrant ainsi la possibilité aux leaders d’assumer à tour de rôle cette grande responsabilité. Il en découle que Moïse Katumbi devrait être investi porte-parole de l’opposition pendant les deux premières années et céder ensuite le fauteuil au leader du MLC, Jean Pierre Bemba.  

Connaissant l’égo qui caractérise les leaders de l’opposition, d’aucuns n’accordent pas foi en cet arrangement teinté d’hypocrisie. Le porte-parole de l'opposition étant un poste éminemment stratégique dans la mesure où celui qui l'occupera jouira certainement de la légitimité d'être le candidat unique de l'anti-pouvoir au prochain scrutin présidentiel de 2023, l’on croit savoir que le fameux accord Bemba-Katumbi reste bâti sur du sable mouvant. Celui-ci peut toujours être remis en cause à la suite des caprices de l’un et l’autre poussé par leurs bases respectives n’ayant pas forcément la même lecture des faits.

 Constitutionnellement, la question de porte-parole de l‘opposition est réglée par la loi. « Ce n'est pas une question de critère. Mais plutôt celle de lire et de comprendre la loi n° 07/008 du décembre 2007 portant statut de l'opposition politique qui prévoit que le porte-parole est choisi par un vote », a expliqué le constitutionnaliste Jacques Djoli. Et à partir du moment où le vote devra se faire au sein de l'Assemblée nationale, Moïse Katumbi dont la plate-forme aligne un plus grand nombre d'élus part très largement favori.

L’autre équation tient au fait que l’arrangement politicien entre Jean Pierre Bemba et Moïse Katumbi d’occuper le poste à tour de rôle n’est pas édicté par la Constitution. De la sorte, le bons sens recommande que l’acteur qui a le plus d’élus à l’Assemblée nationale occupe ce poste. Comme quoi, rien n’est donc acquis d’avance, ni pour Jean Pierre Bemba, ni pour Moïse Katumbi, dans leur quête d’être investi porte-parole de l’opposition.

Alain Diasso

Légendes et crédits photo : 

Jean Pierre Bemba et Moïse Katumbi

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