Poste : l’Upap enfin à Kinshasa 30 ans après sa création

Mardi 18 Février 2014 - 17:20

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Du 18 au 21 février, la RDC accueille pour la première fois une réunion de l’Union panafricaine des postes (Upap), une institution régionale spécialisée créée en janvier 1980 à Arusha, en Tanzanie, par trente pays membres de l’Union africaine.

Accédant à la requête de l’institution panafricaine d’organiser une réunion d'envergure à Kinshasa, la RDC est allée au-delà de ses obligations statutaires, a tenu à faire remarquer le secrétaire général de l’UPAP, le Camerounais Younouss Djibrine. En effet, le pays a pris en charge toutes les dépenses relatives à l'organisation des travaux, y compris celles s'appliquant sur le transport et le séjour des délégations. Au total, quarante-trois délégations dont l’Algérie, l’Angola, le Burundi, le Mali, le Congo Brazzaville et l’Éthiopie ont fait le déplacement de Kinshasa pour participer à la première session extraordinaire des comités administratifs et techniques, organes non permanents de l’Upap. « Nous nous réunissons dans le cadre de la première session conjointe du comité de gestion et de quatre comités techniques de notre conseil d’administration ». Concrètement, cet organe a pour objectifs d’étudier les questions liées aux services postaux, et il dispose en son sein des comités de services électroniques, de la réforme et régulation, de la qualité des services et développement des entreprises, de la stratégie postale et de la gestion du secrétariat.

Cependant, le caractère extraordinaire de la réunion tient davantage par la participation massive des délégations africaines tant des pays membres que des unions restreintes sous-régionales. Preuve d’une Afrique qui bouge, le continent accueillera les 14 et 15 octobre 2014 à Abidjan, en Côte d’Ivoire, une conférence stratégique de l’Union postale universelle, le plus grand rassemblement des décideurs du monde postal. Aussi les travaux de Kinshasa permettront-ils à l’Afrique de préparer une contribution substantielle à cette conférence. En outre, une autre conférence africaine de même nature devrait se tenir peu avant cette date. Toujours au courant de cette année, l’Upap devra lancée son vieux rêve de bâtir un siège en Tanzanie, mais aussi évaluée les projets régionaux de qualité de service du cycle 2009 – 2012, harmonisée ses vues sur les questions brûlantes au cours d'une conférence du conseil d’exploitation postale, organisée la conférence des bailleurs de fonds pour le financement des projets de développement des infrastructures postales, etc. Satisfaction de la RDC pour le pays, cette réunion de Kinshasa arrive au moment où le secteur postal congolais bénéficie d’un regain d’intérêt. En effet, a insisté le ministre des PTNTIC, Kinkey Mulumba, les thématiques retenues au cours des travaux de Kinshasa rencontrent les attentes du gouvernement congolais engagé dans la relance et la modernisation du secteur à l’ère de la numérisation. « Le gouvernement a doté la poste congolaise d’une déclaration de politique sectorielle qui incarne une vision. Le marché de la poste étant libéralisé, les opérateurs doivent être encadrés par un organe de régulation selon la politique édictée par le gouvernement », a déclaré Kinkey Mulumba. 

 Pour amorcer cette phase de relance,  le ministre des PTNTIC a rappelé la décision du gouvernement de confier à la Société commerciale des postes et télécommunications la distribution des courriers des institutions de la République. À travers l’Upap, a-t-il ajouté, l’Afrique doit arriver à sauvegarder ses intérêts dans l’arène mondiale. « La poste doit être un facteur de développement économique des États tant qu’elle crée de la richesse par ses divers produits et services, notamment le service financier, le transfert des fonds, la poste électronique, le colis postal », a-t-il renchéri. Selon lui, la poste ne constitue pas un danger, mais elle doit, au contraire, renaître de plus bel grâce aux nouvelles technologies de la communication. La potentialité existe, a souligné pour sa part l’Autorité de régulation, surtout pour la desserte encore déficitaire des zones rurales et urbaines. Le document de politique sectorielle du gouvernement est un acte fort car il a pris en compte les réalités socioéconomiques qui ont un impact sur le secteur postal. Dès lors, la révision du cadre réglementaire doit s’inspirer de ces réalités pour plus d’efficacité.

Laurent Essolomwa