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Pour une éducation urgente à l’hygiène environnementale

Lundi 14 Octobre 2013 - 1:01

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Les campagnes de désinfection des espaces publics et de stérilisation de lieux d’aisance devraient être soutenues quotidiennement par une éducation populaire à l’hygiène environnementale. Car désinfecter et stériliser, c’est rendre inoffensif l’agent pathogène. Mais cela ne signifie nullement que les ordures et les détritus ont cessé d’être produits par les ménages et de joncher caniveaux et rivières transformés en dépotoirs.

Une bonne partie de la population s’accorde à dire que certains endroits de nos villes manquent totalement d’hygiène. N’est-ce pas ce déficit de salubrité qui nous apporte pathologies et épidémies diverses ? Le mal est bien visible, car plus nos villes s’agrandissent en superficie et en démographie, plus les questions de salubrité de l’environnement immédiat et/ou du milieu global dans lequel on vit se posent avec acuité. La plupart de nos villes manquent de véhicules-citernes et de sociétés spécialisées dans ces domaines de la salubrité et de l’assainissement. « Puisque les services de ramassage d’ordures sont quasi inexistants, les mairies devraient signer des concessions avec des sociétés spécialisées pour combler ce vide », déclarait avec bon sens un habitant d’une de nos villes interrogé sur la question.

Comment expliquer la présence dans les marchés – aucun marché de nos villes n’est épargné – et près des commerces qui bordent les artères principales, de caniveaux saturés et de rivières aux odeurs nauséabondes, que cela soit dans les centres-villes ou dans les quartiers populaires. Triste constat : une mauvaise habitude est en train de prendre corps, celle d’une proximité banalisée entre la population et les tas d’immondices. Notons qu’une expérience avait été tentée dans l’une de nos villes où des poubelles avaient été posées le long des grandes avenues, mais hélas, la population préférait, par méconnaissance ou par incivisme, jeter les ordures non dans les poubelles mais à même le sol. Et les détritus au sol affectent la personne humaine au moindre contact.

Les gestionnaires des villes et leurs services d’hygiène doivent prendre à bras le corps les questions d’assainissement et de salubrité de l’environnement. De même, les ménagères devraient-elles se constituer en brigades de salubrité dans les quartiers et arrondissements pour faire face à cette question devenue cruciale en raison des maladies provoquées par l’absence d’hygiène.

Car lorsqu’on pose la question aux vendeurs dans les marchés ou les commerces qui bordent les artères sur la présence des tas d’ordures, leur réponse est brutale : « Nous remettons de l’argent à qui de droit pour que ces ordures soient ramassées. Nous n’avons pas d’engins pour le faire. » Ainsi les municipalités en général et les services d’hygiène en particulier ont-ils du pain sur la planche. Ils ont intérêt à créer des mécanismes visibles d’enlèvement de ces déchets et d’assainissement de caniveaux et rivières de nos villes hébergeant maints crapauds et grenouilles, sans compter les microbes. Et pourtant, ces structures administratives nous abreuvent souvent de slogans tels que « Malpropreté égale maladies » et « Ménage propre égale santé ».

Ne tardons plus à traduire ces slogans en actes. Tel est le souhait de tous.

Faustin Akono

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Édition Quotidienne (DB)

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