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Pourquoi la sonnerie du téléphone portable susciterait-elle la jalousie dans les foyers ?

Samedi 20 Septembre 2014 - 11:15

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Difficile pour l'homme d'aujourd'hui de se passer du téléphone portable, car il est le moyen de communication par excellence. Il présente de nombreux avantages qu'on ne saurait ici énumérer. On sait par exemple que tout utilisateur du téléphone peut communiquer avec des dizaines, des centaines voire des milliers d’interlocuteurs et pour diverses raisons. 

Mais que constatons-nous de temps en temps ? Cet instrument est à l'origine des crises de jalousie dans de nombreux foyers. Des tensions qui non seulement brisent des unions mais vont jusqu'à porter préjudice à la carrière administrative ou politique de bien de gens. Qui a dit que derrière un appel se cache forcément une relation sentimentale ou amoureuse ? Même quand le téléphone sonne aux heures tardives, il peut bien s'agir d'un appel professionnel ou d'une autre personne pour des raisons autres que toujours sentimentales.  Ainsi donc, des musiciens, des journalistes, des politiques, des militaires, des policiers et gendarmes, des enseignants et serviteurs de Dieu, des médecins, des commerçants, des sportifs et bien d’autres ont toujours des carnets d’adresse bien fournis car ce sont-là, tous ou presque, des hommes publics.  Il est souhaitable que leurs épouses, pourquoi pas leurs époux, apprennent à fermer les yeux et les oreilles.  

Le modernisme que nous recherchons a ses exigences, ses contraintes et imposent des sacrifices et des concessions. Est-ce possible de s'acheter un téléphone et refuser de recevoir des appels des tiers ? Peut-on, dans un monde globalisé comme le nôtre continuer de vivre sans ces intruments de connexion avec autrui ? Est-ce pensable que l'on acquiert un téléphone que pour appeler son compagnon ou recevoir des appels que de sa femme ? Alors, pourquoi ces jalousies dans les foyers lorsque le téléphone sonne ? Pour échapper au contrôle de l'autre, certains utilisateurs recourent à l'encodage de leur téléphone, jouent à l'anagramme pour certains noms, bref, chacun brille en ingéniosité et en créativité pour s'assurer la paix au foyer. Or éteindre le téléphone revient à dire qu’on est « coupé » de ses potentielles relations, professionnelles ou autres. Et dire que certaines bonnes et salutaires affaires se concluent grâce au téléphone portable. « Tu penses que c’est qui ? C’est mon chef qui m’a appelé », phrase fétiche qui sort souvent de l’époux ou de l’épouse qui vient de répondre, sans trop parler, à un appel téléphonique. 

Tenez ! Le tout dernier exemple a failli coûter cher à un fonctionnaire dont l'épouse a ravi le téléphone croyant que l'appel venait d'une femme alors qu'à l'autre bout, c'était le chef hiérachique de son mari qui appelait pour des raisons professionnelles. Pour la circonstance, le mari a dû conduire sa femme à son service où cette dernière s'est expliquée devant la cheffe en lui présentant des excuses. En réalité, un homme ou une femme, quels qu'ils soient, à côté de son conjoint ou de sa conjointe, ne devrait pas trembler lorsque son téléphone portable sonne si à la base, les conditions de confiance sont créées. On sait tous que malgré la durée de vie d'un couple, ni l’époux ni l’épouse ne peut connaître ou maîtriser toutes les relations de l’autre. Donc, la question « Qui t’a appelé ? » souvent récurrente au sein d'un couple n'a pas sa place.

Dans le monde actuel, on est comme au centre d’une toile d’araignée et l’on doit s’attendre à des appels venant de partout et de n'importe qui. Y compris ceux qui se trompent de correspondants. Cela ne devrait pas nuire à la bonne marche du foyer si et seulement si la fidélité et la confiance mutuelle en constituent le ciment. 

Pour plusieurs raisons et dans l’espoir de consolider toujours la bonne humeur dans les foyers, même si les téléphones arrivaient à sonner abusivement, le couple peut se décider du mode d’utilisation téléphonique individuel ou imaginer d’autres stratégies afin de banaliser certains appels téléphoniques car le rôle du téléphone n’est pas de casser les foyers mais de faciliter des échanges.

 

 

 

                                          

Faustin Akono

Edition: 

Édition Quotidienne (DB)

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