Opinion

  • Humeur

Pourtant les psychiatres trouvent des solutions aux troubles mentaux !

Lundi 24 Mars 2014 - 0:39

Abonnez-vous

  • Augmenter
  • Normal

Current Size: 100%

Version imprimableEnvoyer par courriel


C’est peut-être le manque de vulgarisation du métier de psychiatre qui conduit le plus souvent les parents de malades mentaux dans les sectes religieuses dès l’annonce des premiers symptômes de la maladie. « Je suis triste de voir parfois une personne dite folle être ligotée et se voir administrer des traitements inhumains au sein de sectes religieuses », déclarait un jour avec tristesse un psychiatre évoluant dans l’une des structures hospitalières de base de nos villes. Cela revient à dire que l’homme souffrant d’un degré quelconque de dysfonctionnement mental se rencontre plus à l’église qu’à l’hôpital.

La première question qui nous vient à l’esprit est où sont les psychiatres, psychologues et psychanalystes pour aider certaines familles stressées à cause d’un cas de folie primaire ou secondaire ayant affecté l’un des membres de leur famille ? Est-ce que c’est la peur de l’échec qui les pousse à ne pas se faire connaître auprès de la population ? Et si cela est le cas, pourquoi alors acceptent-ils d’épouser cette filière de la médecine ?

Étant donné que la nature a horreur du vide, les parents, peut-être par manque d’informations fiables sur ce qui peut être fait par ces spécialistes, sont amenés à conduire les membres de leur famille chez des pasteurs, dont bon nombre n’ont pas reçu la formation pour sortir le patient de son état. À dire vrai, le psychiatre ou le psychanalyste, par une série d’exercices de questions-réponses, peut arriver à cerner la raison fondamentale qui a occasionné cet état et en déduire une thérapeutique appropriée. Comme disent les spécialistes, la maladie mentale peut prendre diverses formes, notamment les maladies affectant l’humeur, la schizophrénie, les troubles anxieux, les troubles de la personnalité, les troubles de l’alimentation ou les dépendances, et bien d’autres. Mais tout cela, le commun des mortels le qualifie de folie, alors que le spécialiste de la question peut traiter avec succès le patient.

Pour l’Organisation mondiale de la santé, la santé mentale est un état de bien-être dans lequel la personne peut se réaliser, surmonter les tensions normales de la vie, accomplir un travail productif et fructueux et contribuer à la vie de sa communauté. Et le contraire, ce serait la maladie mentale qui peut se traduire par des signes et symptômes caractérisés par des altérations de la pensée, de l’humeur ou du comportement entraînant un état de détresse, de souffrance et de dysfonctionnement important. Pire encore, le constat que l’on fait est que ceux qui n’ont pas de connaissances se préoccupent de soigner les « fous » en leur administrant parfois des médicaments incompatibles à l’état psychique dans lequel ils se trouvent sans chercher à connaître la source de cette pathologie. Comme causes fondamentales, il peut s’agir d’un problème de fonctionnement du cerveau, de vulnérabilité génétique, d’un traumatisme, de schémas de pensées chroniques ou d’expériences émotionnellement difficiles. D’où la nécessité d’une réaction douce et compassionnelle au lieu que le malade mental soit ligoté ou enchaîné, c’est ce traitement qui peut créer de l’agressivité chez le patient.

La faute en incombe aussi aux membres de la famille qui ne s’efforcent pas de s’informer si l’hôpital, par ceux qui ont reçu une formation, peut soigner les troubles mentaux. Les psychiatres, les psychanalystes et psychologues sont aussi appelés à se faire connaître, car leur mutisme peut être préjudiciable à un patient qui cherche la guérison. Le vrai problème, c’est l’isolement et la détresse dans lesquels se trouve parfois cette personne souffrant de pathologie mentale. Tout dérangement des fonctions nerveuses n’est pas toujours une situation irréparable, comme se lamentent de nombreux parents qui le plus souvent vont se réfugier dans les sectes pour attendre, semble-t-il, des miracles divins.

Loin de nous l’idée de nous substituer à ceux qui ont reçu une formation, mais disons qu’il est conseillé pour une bonne santé mentale le maintien de bonnes habitudes de vie, bien manger, faire des exercices physiques, dormir suffisamment, profiter des relations positives avec les membres de sa famille, avec les amis, développer des stratégies pour faire face au stress, solliciter du soutien de ses proches ou de l’aide auprès d’un organisme spécialisé dans les moments difficiles et autres. Parents des patients, psychiatres et psychanalystes, la balle est dans votre camp.

Faustin Akono

Edition: 

Édition Quotidienne (DB)

Humeur : les derniers articles