Pragmatisme

Le monde entier ayant les yeux rivés sur Washington où Donald Trump recevra demain les clés de la Maison Blanche, il n’est pas inutile de s’interroger une fois de plus sur la politique que suivra le successeur du président Barack Obama à l’égard de l’Afrique. Pour conclure que selon toute vraisemblance et en dépit des apparences contraires il fera de la présence des Etats-Unis sur notre continent l’un des objectifs majeurs de son premier mandat.

Même s’ils ne sont pas très visibles trois signaux ont, en effet, été envoyés dans ce sens ces dernières semaines :

° Premier signal : la composition de l’équipe qui l’entourera dès sa prise de fonctions. Avec, notamment, au poste clé du Département d’Etat un homme d’affaires venu du secteur des hydrocarbures, Rex W. Tillerson, qui connait mieux que personne l’importance stratégique des pays dotés de ce type des réserves naturelles et qui mesure donc pleinement l’importance de notre continent.

° Deuxième signal : les contacts directs ou indirects pris par lui-même et par son entourage avec les hommes d’Etat ou personnalités de tous calibres qui seront ses interlocuteurs privilégiés dès qu’il se sera installé dans le bureau ovale de la Maison Blanche, une liste qui n’a rien d’officiel mais qui permet de se faire une idée assez précise de ses priorités diplomatiques.

° Troisième signal : la volonté affichée de Donald Trump de rééquilibrer les rapports de force sur la scène internationale en cessant de porter à bout de bras la vieille Europe et en nouant des relations fructueuses avec les pays du tiers-monde tout particulièrement en Afrique qui sera demain le plus vaste marché de la planète puisque le quart de l’espèce humaine y vivra.

Rien n’est jamais sûr dans le domaine diplomatique, mais il est très probable que la nouvelle administration américaine tirera très vite – si ce n’est déjà fait – les leçons des erreurs commises en Asie, au Proche et au Moyen-Orient, en Afrique du Nord au cours des cinq dernières décennies et qu’elle consacrera l’essentiel de son énergie à accompagner le monde émergent dans sa longue marche. Simple victoire du réalisme sur l’utopie, du pragmatisme sur le rêve.