Présidentielle au Mali : le vote s’est déroulé dans le calme malgré quelques incidents

Lundi 30 Juillet 2018 - 18:30

Abonnez-vous

  • Augmenter
  • Normal

Current Size: 100%

Version imprimable

Huit millions d’électeurs ont été appelés aux urnes, le 29 juillet, pour le premier tour d’une élection calme à Bamako, la capitale, mais entachée d’altercations dans le centre et le nord du pays.

 

Vingt-quatre candidats briguent la magistrature suprême dont le président sortant, Ibrahim Boubacar Keïta, en lice pour un second mandat. Elu en 2013 au second tour avec 77,6 % des suffrages, il devait cette fois-ci défendre son bilan devant les électeurs. Porté par le Rassemblement pour le Mali, Ibrahim Boubacar Keïta, 73 ans, place la sécurisation du territoire en tête de ses priorités.
Si à Bamako l’élection s’est déroulée dans le calme, dans le nord et le centre du Mali, des incidents sécuritaires ont été signalés, perturbant du coup le scrutin. Selon un communiqué du ministère de l’Administration territoriale publié le 29 juillet au soir, le vote n’a pas pu avoir lieu dans 644 bureaux de vote, en raison d’attaques à main armée et autres violences.
Plus de 80 % de ces bureaux se situent dans le centre du pays, une zone qui voit se multiplier les attaques terroristes et les conflits intercommunautaires depuis plus d’un an et demi. Toujours selon la même source, dans 3 988 autres bureaux du nord et du centre, les électeurs ont pu voter mais le processus a été perturbé. Près d’un bureau de vote malien sur cinq a vu le déroulé du vote perturbé ou annulé, en raison de l’insécurité dans le nord et le centre. Ces deux zones concentrent 36,6 % du corps électoral.
Dans la région de Tombouctou, des bureaux de vote ont été saccagés, des urnes volées, des tirs d’intimidation ont été entendus. Dans le centre du Mali, des agents électoraux ont été agressés. Au moins une quinzaine d’incidents sécuritaires a été répertoriée. Dans la région de Kidal, c'est une dizaine d’obus qui s'est écrasée. Certains de ses obus sont tombés à proximité du camp de la mission des Nations unies au Mali et d’un centre de vote. Aucune perte en vies humaines n’a été signalée ni de blessés.
Quatre jours avant la présidentielle, la secrétaire générale de la Francophonie, Michaëlle Jean, qui suit avec une très grande attention le déroulement du processus électoral au Mali, avait exprimé sa « très vive préoccupation ». Elle avait été saisie de la mise en ligne d’un fichier électoral qui ne serait pas conforme au fichier validé par le Comité national d’audit avec le soutien des experts de l'Organisation internationale de la Francophonie (OIF).
En outre, Michaëlle Jean a exhorté l’ensemble des parties prenantes à maintenir une démarche inclusive et consensuelle autour du seul fichier dûment validé par le Comité national d’audit avec le concours technique de l’OIF, et capable de garantir un processus électoral crédible.
« J’encourage ainsi toutes les parties prenantes, la classe politique et  les institutions en charge des élections, à œuvrer en faveur d’un climat de confiance pour un processus électoral consensuel et transparent. L’OIF reste résolument engagée et disponible pour continuer d’apporter son appui à la tenue de cette élection présidentielle qui marque une étape décisive dans la consolidation de la paix et de la démocratie au Mali », a-t-elle déclaré.
Contrairement à 2013 où la campagne s’était déroulée « dans le calme, sans incidents », selon la mission d’observation de l’Union européenne, celle de 2018 a été plus mouvementée.
Les premiers résultats de ce premier tour sont attendus dans quarante-huit heures. Les résultats officiels provisoires pourraient être publiés au plus tard le 3 août, avant un éventuel second tour, le 12 août.

Yvette Reine Nzaba

Notification: 

Non