Présidentielle de décembre : l’opposition entend se présenter en un bloc compact

Samedi 29 Septembre 2018 - 19:31

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S’exprimant le 29 septembre dans un meeting organisé sur le boulevard Triomphal, à Kinshasa, les leaders de l'opposition présents ont réitéré leur volonté d’aller aux élections en restant unis et soudés afin de maximiser leurs chances de parvenir à l’alternance tant souhaitée.   

Nonobstant l’absence des bus Transco sur les différentes voies routières (officiellement pour le besoin d’entretien de ces autobus), des milliers des Kinois ont effectué, le 29 septembre, le déplacement du boulevard Triomphal où l’opposition tenait son meeting. L’occasion a été belle pour les leaders de ce bord politique de s’adresser directement à la population sur les enjeux politiques de l’heure. C’est dans l’unité que les têtes couronnées de cette famille politique se sont présentés devant les Kinois, affichant par là leur volonté de mieux canaliser leurs voix en prévision de la prochaine présidentielle. Les partis et regroupements politiques de l’opposition se sont fait représenter par leurs militants comme en témoignait le flot des drapeaux qui ondoyaient sur le ciel bigarré.   

Martin Fayulu, Delly Sessanga, Pierre Lumbi, Adolphe Muzito, Vital Kamerhe, Fidèle Babala, Félix Tshisekedi, etc., tous ont été présents pour symboliser l’unité qui caractérise désormais leurs forces politiques, loin de toute velléité séparatiste. Tous ces opposants ont donc compris la nécessité pour eux de fédérer leurs forces pour faire face au candidat du Front commun pour la nation (FCC) qui, visiblement, jouit des faveurs des pronostics eu égard au bloc compact formé autour de sa personne par les différentes tendances de la coalition au pouvoir.

L’unité de l'opposition, ou mieux, le choix d’un candidat unique passe aujourd’hui pour le maître-mot au sein de cette famille qui tient à aller aux élections mais pas à n’importe quel prix. Là-dessus, le président de l’Ecidé, Martin Fayulu, qui a pris le premier la parole, a réitéré les préalables de l’opposition pour s’engager au challenge électoral. Il s’agit, entre autres, de nettoyer le fichier électoral rempli des fictifs mais aussi de rejeter la machine à voter. « Les mauvaises élections sont synonymes de la machine à voter. Il faut rejeter cet outil électoral et radier les électeurs sans empreintes digitales », a-t-il martelé, sous un flot d’applaudissements.  Sur ce même registre, il a été rejoint par Jean-Pierre Bemba qui, s’exprimant au téléphone à partir de Bruxelles, a rappelé carrément la nécessité de s’en débarrasser. « Nangaa et son groupe ont mis en place une machine pour tricher. L’heure est grave pour le pays. Si nous ne sommes pas vigilants, nous allons être surpris de ce qui est en train d'être monté par le pouvoir », a-t-il indiqué.  Le leader du Mouvement de libération du Congo, dont la candidature à la présidentielle avait été invalidée, estime que l’heure est venue de mettre fin au régime actuel « qui a amené la désolation au pays depuis dix-sept ans ». Il a prôné un changement de régime par l’avènement d’une nouvelle gouvernance que va consacrer l’élection d’un nouveau président.

De son côté, Moïse Katumbi,  qui a également utilisé la voie téléphonique pour s’adresser aux Kinois, a souligné la nécessité pour l’opposition de se présenter en un bloc compact, soudé et resserré pour gagner le pari de l'alternance. « Nous devons être unis pour chasser les ennemis du Congo et libérer le pays le 23 décembre », a-t-il indiqué, tout en faisant un plaidoyer en faveur de l’Accord du 31 décembre 2016 dont l’application intégrale pose problème. « S’ils sont au pouvoir jusqu’à ce jour, c’est grâce à cet accord. Aujourd’hui, nous sommes unis et par ce meeting, nous avons prêté serment d’unité devant notre peuple. Nous devons démontrer à la face du monde que nous sommes un peuple fort », a-t-il insisté.

Quant à Vital Kamerhe, il a assuré quant à la volonté de l’opposition d’aller aux élections le 23 décembre, tout en rappelant les principes selon lesquels cette famille doit s’unir pour conquérir démocratiquement le pouvoir. Il s’agit de la sincérité, de la générosité, de l’amour du Congo et de la volonté de le servir. Pour le leader de l’UNC, il est plus que nécessaire et urgent d’avoir un candidat président de la République commun à toute l’opposition.

Bouclant la boucle, Félix Tshisekedi s’est appesanti longuement sur l'unité de l'opposition, la seule issue par laquelle elle peut espérer renverser la donne politique d’ici au 23 décembre.  « L’opposition a pris l’engagement d’être unie et de ne jamais vous trahir, celui qui le fera vous devez le sanctionner », a-t-il lancé. L’heure, a-t-il déclaré, est au bannissement des querelles inutiles au sein de l’opposition. « Le candidat qui ne sera pas choisi pour représenter l’opposition ne doit pas se dire qu’il ne peut pas soutenir celui qui sera choisi, comme candidat commun », a-t-il ajouté, convaincu que la victoire sera au rendez-vous le 23 décembre, à condition qu'ils parlent un même langage.

Quant au choix du candidat unique devant porter les couleurs de l'opposition à la présidentielle, la promesse a été faite de régler cette équation dans les meilleurs délais.   

    

Alain Diasso

Légendes et crédits photo : 

Une vue de l'assistance durant le meeting de l'opposition

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