Présidentielle : deux candidats sollicitent un report des élections

Jeudi 22 Novembre 2018 - 18:40

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Sylvain Masheke et Seth Kikuni évoquent notamment le déficit d’un large consensus autour des questions préalables, notamment l’usage de la machine à voter, le fichier électoral corrompu et les défis sécuritaires.

L’absence de consensus sur les questions essentielles liées au processus électoral, notamment la machine à voter et le fichier électoral corrompu, ne cesse d’obscurcir la suite des événements au point de jeter le doute sur certains esprits quant à la tenue effective des scrutins le 23 décembre. À un mois de ce grand rendez-vous historique, quelques voix s’élèvent déjà pour solliciter le report des scrutins estimant que les conditions pour des élections libres, transparentes, crédibles et apaisées ne sont pas réunies. Dans la classe politique, le vœu du report des scrutins est exprimé avec hésitations eu égard au chemin déjà parcouru par la Céni qui, à ce jour, s’attelle au déploiement des kits et matériels électoraux dans l’arrière-pays. Pour l’heure, 70% de ces agrégats de l’appui logistique ont déjà atteint leur destination et au plus tard le 7 décembre, le 30% restants atteindront aussi les leurs, à en croire Corneille Naanga.

Pendant que la Céni continue de réaffirmer la tenue des scrutins combinés présidentiel, législatifs nationaux et provinciaux pour ce 23 décembre 2018, réconfortée par le niveau de financement atteint par le gouvernement ainsi que par l‘appui logistique dont elle est bénéficiaire, il se trouve quand même des sceptiques qui ne jurent que par un report. C’est notamment le cas de Sylvain Masheke, candidat président de la République de son état. Ce dernier évoque, entre autres, comme raison pouvant justifier ce report, le « déficit d’un large consensus autour des questions préalables, notamment l’usage de la machine à voter, le fichier électoral corrompu et les défis sécuritaires ». C’est, dit-il, « pour épargner la RDC et son peuple à une énième scène de violence généralisée dont personne ne saurait prévoir l’ampleur et la gravité ». Et de demander aux parties prenantes du processus électoral de se mettre autour d’une table pour arrêter une nouvelle date consensuelle pour la tenue de scrutin. Y aller de force sans résoudre ces préalables serait faire fausse route et aller droit au mur, estime-t-il.

Un point de vue auquel plusieurs acteurs politiques adhèrent convaincus que vaut mieux des élections bien organisées avec un léger décalage de temps que des scrutins à la va-vite, sans réel consensus sur des matières qui fâchent et dont la finalité se décline en termes de trouble et de chaos.        

Un autre candidat à la présidentielle, Seth Kikuni, avait également  formulé, il y a deux jours, la même demande à la Céni en évoquant les conséquences sur la stabilité et la légitimité des institutions ainsi que sur la consolidation de la jeune démocratie congolaise que pourraient engendrer l’organisation, dans ces conditions, des élections. Il a vite été recadré par le président de la Céni qui estime qu’il n’y a ni justification légale, ni contraintes techniques pour donner une suite favorable à pareille demande. Une chose est sûre, c’est que le train est en marche et la Centrale électorale n’entend pas faire marche arrière.

Alain Diasso

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