Présidentielle française : les candidats se prononcent sur la Francophonie

Mercredi 12 Avril 2017 - 14:45

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Les Français choisiront le 22 avril et le 6 mai 2017 le successeur de François Hollande au palais de l’Elysée. Après le Franc CFA, les candidats ont donné leur vision, leurs propositions sur la Francophonie et la langue française.

Le mouvement de Nathalie Arthaud de Lutte Ouvrière (LO), appelle, par l’intermédiaire de son responsable de campagne, Pierre Royan, « à l’union des travailleurs autour d’une condition commune plutôt qu’autour d’une langue ou d’une nationalité, avec pour objectif de mettre fin au capitalisme et  à sa  forme de domination actuelle : l’impérialisme  qui prend pour nom hypocrite la francophonie ». Pour LO, la participation de la France dans l’Union européenne et sa proximité avec les Etats-Unis l’éloignent de l’Afrique.

Pierre Royan pense que « plus on construit l’Europe, plus on détruit la France. Mais plus on détruit aussi les liens d’amitié, de coopération qu’on avait avec l’Afrique ». Si Nathalie Arthaud était élue présidente de la République française, elle créerait un Parlement des Etats francophones avec pour siège Paris. Elle s’aviserait avant tout à obtenir l’adhésion des Etats africains à ce projet  « qui pourrait nous permettre de définir une position commune des Etats de la francophonie sur les grands sujets internationaux, par exemple, sur le système financier international, sur les échanges Nord-Sud, sur le système monétaire international... ».

Pour Jean Lassalle  du Mouvement Résistons pense le français doit permettre de « remettre notre diplomatie [française] au premier plan ». Ajoutant : « notre langue, partagée avec les pays francophones, entretient un cousinage culturel précieux. Nous devons demain redevenir des partenaires et des alliés, dans un même dessein enfin apaisé ».

Philippe Poutou du Nouveau parti anticapitalisme (NPA) va privilégier l’Afrique francophone, convaincu qu’« on ne peut pas faire table rase des cultures communes, de la langue ». A lui aucune intention de « cultiver la francophonie comme un reste de l’empire colonial français ».

Henri Temple, conseiller Afrique de Philippe Dupont-Aignan  explique la conception de la Francophonie de Débout la France : «  on parle la même langue, on a la même culture. On a fait un bout de chemin ensemble, de 1890 à 1960. Il y a des mariages interraciaux en quantité. Il y a des Africains en France, il y a des Français en Afrique […]. C’est ce que j’appelle une petite communauté de destin, nous sommes liés ». Et de conclure : « on est passé du colonialisme au paternalisme, il faut maintenant aller vers le fraternalisme ».

Benoît Hamon du Parti socialiste (PS), est favorable à un « visa francophone pour les étudiants, les chercheurs, les chefs d’entreprise et les artistes [pour]  cultiver le sentiment d’appartenance à la francophonie ». Il envisage de construire un palais de la langue française,  un lieu de rayonnement culturel, autour du français, de son évolution, de son enseignement et de sa diffusion. L’œuvre s’inscrit dans la « tradition des grands travaux », « une sorte d’écrin en l’honneur » de cette langue en partage. « Pour moi la francophonie est un enjeu majeur des prochaines décennies », a déclaré Benoît Hamon.

Pour le candidat de Les Républicains (LR), François Fillon, il soutiendra et développera la francophonie en s’appuyant sur « l’inestimable atout que représente le partage la langue française ».  Grâce à la langue française, il compte renouer avec le message universel de la France. S’il était élu comme président de la République française, il construira « une relation sereine et de confiance avec [nos] amis africains francophones d’abord, mais aussi anglophones et lusophones ».

Celle qui revendique l’écusson de l’avenir de la langue française et de la francophonie  des peuples, Marine Le Pen du Front National [FN] a déclaré : « la grandeur de la France s’exprime en langue française ». Elle évoque les dangers de l’immigration, « veut protéger l’universalité de la langue française ». Elle est partisane de la France unilingue et d’un monde multilingue et multipolaire. Elle entend faire de la francophonie une priorité diplomatique afin de « renforcer les liens avec les peuples », qui ont le français en partage. Favorable à l’expulsion des sans-papiers, opposée à la gratuité de l’école pour leurs enfants, elle fait valoir le « chacun chez soi » et veut  mettre fin à la bi-nationalité pour les Africains.  

Pour le candidat d’En Marche, Emmanuel Macron, « la francophonie fait la vitalité » de la littérature et de la langue française. Il veut renforcer le réseau de lycées français. Il est convaincu que l’influence de la France passe dans le monde, passe par son image culturelle et le soutien à la francophonie. « La rationalisation et le renforcement d’institutions aujourd’hui dispersés, permettra de valoriser à l’étranger le savoir-faire de nos établissements, de nos industries et des acteurs privés », estime Macron.

Du côté de la France insoumise de Jean-Luc Mélenchon, on veut passer à la « Francophonie politique : un espace politique dans lequel chacune des nations pourrait voir plus grand qu’elle ». Il plaide pour  réorganisation des institutions de la grande famille francophone en s’appuyant sur « le recentrage, sur la défense, le rayonnement de la langue et son usage commun », et créer un Erasmus de la francophonie pour un avenir en commun.

Noël Ndong

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