Présidentielle : le ticket Kamerhe-Tshisekedi fissure davantage l’opposition

Samedi 24 Novembre 2018 - 18:23

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Le leader de l’UNC, Vital Kamerhe, s’est engagé à travers un accord conclu le 23 novembre au Kenya, à soutenir la candidature de Félix Tshisekedi à la présidentielle du 23 décembre. Un désistement inattendu qui lui a valu les éloges de la part de ses partisans et ceux de l’UDPS qui, dans un communiqué conjoint, ont salué son sens d’humilité.

Une nouvelle coalition électorale vient de voir le jour au sein de l‘opposition. Elle s’appelle Cap pour le changement né des concertations ayant eu lieu à Naïrobi entre Vital Kamerhe et Félix Tshisekedi. Ces deux leaders de l’opposition qui avaient déjà entamé à Bruxelles leurs pourparlers en prévision d’une plate-forme électorale censée brasser leur électorat les ont achevés le 23 novembre au Kenya à travers un accord engageant leurs partis politiques respectifs. Le point saillant dudit accord n’est autre que le désistement de Vital Kamerhe au profit de Félix Tshisekedi. Le leader de l’UNC s’est engagé à soutenir la candidature du président de l‘UDPS à la présidentielle du 23 décembre. Une attitude qui a valu à l’ex-speaker de la chambre basse des encouragements et des félicitations tant des militants de l‘UDPS que de son propre parti comme en témoigne le communiqué conjoint signé par les deux partis au lendemain de l’accord de Nairobi.  

« L’UDPS et l’UNC rendent un hommage appuyé au président Kamerhe pour son humilité traduite par son désistement en faveur du président Félix Tshisekedi afin de maximiser les chances de l’alternance », lit-on dans le communiqué signé par Jean Baudouin Mayo et Jean Marc Kabund respectivement secrétaire général de l’UNC et secrétaire général de l’UDPS. Après s’être retirés de l’accord de Genève ayant abouti au plébiscite de Martin Fayulu comme candidat commun de l’opposition en dénonçant notamment le mode désignation utilisé à cet effet (le vote), Vital Kamerhe et Félix Tshisekedi pensent avoir trouvé la voie susceptible de les remettre politiquement en selle après ce qu’ils considèrent, après le recul du temps, comme une erreur. La coalition « Cap pour le changement » entend ratisser large avec la prétention de bouleverser les rapports de force politiques sur l’échiquier politique congolais. Ici, l’optimisme est permis. Tout en refusant de boycotter les élections générales du 23 décembre 2018, l’UNC et l’UDPS appellent la population à la plus grande vigilance lors des opérations de vote. « Elle sera par sa vigilance la seule vraie gardienne du vrai résultat de vote », indiquent leurs secrétaires généraux.  

Toutefois, des voix s’élèvent déjà dans l’opinion pour réclamer une fusion entre les deux principales coalitions électorales de l‘opposition, en l‘occurrence le Cap pour le changement et Lamuka. La question n’est pas à l’ordre du jour et, apparemment, la tendance est d’aller aux élections chacune des composantes misant sur ses forces. Quand bien même le discours tenu par Félix Tshisekedi est celui d’apaisement lorsqu’il avance qu’il ne s’agit pas de s’attaquer à ses frères opposants membres de Lamuka, la vérité est que le tandem Kamerhe-Tshisekedi entend se battre seul indépendamment de la multiplicité des coalitions au sein de l'opposition.  « Je peux même m’avancer en disant que la victoire nous reviendra parce que nous formons la coalition la plus forte et la mieux ancrée sur le terrain », avait-il affirmé sur une récente intervention sur une chaîne périphérique captée à Kinshasa.

 L’histoire retiendra que Vital Kamerhe et Félix Tshisekedi auront fait front commun en perspective de la présidentielle de décembre. Cap sur le changement étant une fusion entre la deuxième et la troisième force politique de l’opposition, il y a lieu de prendre au sérieux cette coalition qui risque de faire tâche d’huile. Toutefois, Vital Kamerhe et Féli Tshisekedi ont déclaré garder leur main tendue pour une coalition plus large « à l’endroit de toutes les forces politiques et sociales acquises au changement ». En attendant, les jeux restent ouverts.

Alain Diasso

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