Présidentielle: les candidats appelés à intégrer les droits de l’homme dans leur projet de société

Samedi 3 Novembre 2018 - 11:30

Abonnez-vous

  • Augmenter
  • Normal

Current Size: 100%

Version imprimable

L'invite a été lancée par la Fondation Bill-Clinton pour la paix (FBCP) qui a constaté que sur les vingt candidats à la magistrature suprême ayant déjà présenté leur projet de société, un seul seulement a fait allusion à l’existence des cachots clandestins en République démocratique du Congo (RDC).

La FBCP a noté qu'à ce jour, seul le candidat de l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS), Félix Tshilombo Tshisekedi, a fait allusion aux droits de l'homme dans son projet de société, promettant, une fois élu président de la République, de fermer, à travers le territoire national, tous les cachots clandestins non reconnus par la loi. S'adressant aux autres candidats, l'organisation se demande comment les élections seront-elles crédibles et apaisées avec un grand nombre de détenus dans des cachots clandestins des services de sécurité parsemés dans tout le pays dont l’Agence nationale des renseignements (ANR), la sécurité militaire (Demiap), le Conseil national de sécurité, ceux des camps lieutenant colonel Kokolo, Tshatshi, etc. ?

Pour la FBCP, en effet, même si le pouvoir fait observer qu’il y a des officiers de police judiciaire (OPJ) compétents dans les instances judiciaires, à l’ANR et la Demiap, ces derniers ne seraient pas au-dessus de la loi. Devant ces détentions illégales et arrestations arbitraires, elle tient pour responsbale le procureur général de la République, étant donné qu’aucune loi n’autorise la détention préventive au-delà de quarante-huit heures alors que dans ces endroits, il y a des personnes qui ont passé plusieurs années.

Faire dans le bon sens

Félicitant le Front commun pour le Congo (FCC) pour son meeting tenu le 26 octobre dernier au cours duquel il a présenté de son candidat  à la présidentielle, Emmanuel Ramazany Shadary, la FCB interpelle ce dernier en vue d’inscrire dans son projet de société la fermeture de tous ces cachots clandestins non reconnus par la loi en vigueur. « On ne peut pas avoir une élection purement démocratique avec certains membres des partis politiques détenus, comme c’est le cas de Christian Rumy et autres membres des partis politiques de l’opposition », a indiqué cette ONG de défense des droits de l’homme.

Aussi continue-t-elle à demander qu’une enquête soit diligentée en vue de démasquer certains agents de l’ANR qui fabriquent de faux rapports en vue de faciliter les arrestations des personnes innocentes, par ailleurs arbitrairement et illégalement détenues.

Citant un ancien administrateur général de l’ANR, l’ONG se convainc qu’aucune loi n’autorise les agents de ce service de procéder aux arrestations arbitraires, leur devoir étantt de fournir les éléments à la police qui a le droit d’arrêter le suspect. « Mais au contraire, les OPJ de la Police nationale congolaise, qui ont prêté serment devant le ministère public, préfèrent envoyer des suspects à l’ANR que de les transférer au parquet », regrette la FBCP.

Cette association revèle, en effet, qu’il y a plus de cinq mille Congolais et étrangers détenus dans les cachots clandestins à travers la RDC. Aussi exige-t-elle leur libération ou leur transfèrement vers les juridictions compétentes afin d'être jugés selon la procédure et la loi.

La FBCP demande au candidat du FCC et à tous les autres candidats à présidence de la République d'accorder une place de choix aux questions des  droits de l’homme dans leur projet de société. Elle souligne que c’est le non-respect des droits fondamentaux qui est à la base des mouvements massifs des Africains, particulièrement des Congolais, qui fuient leurs pays pour d’autres où ils pensent mieux vivre. « C’est le cas de plus trois cent quatre-vingt mille Congolais expulsés de l'Angola dans des conditions infra-inhumaines », déplore la FBCP.

Lucien Dianzenza

Notification: 

Non