Présidentielle malienne : Ibrahim Boubacar Keïta affrontera vingt-trois concurrents

Jeudi 26 Juillet 2018 - 18:30

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Les Maliens iront aux urnes, le 29, juillet pour reconduire l’actuel chef de l’Etat, élu en 2013, ou accorder leur faveur à l’un des challengers en lice dont le chef de l’opposition, Soumaïla Cissé.

À l’instar des huit millions de Maliens qui vont voter dans leur pays, ceux de l’étranger, comme en République du Congo, accompliront également leur devoir civique pour départager les candidats à la magistrature suprême.

À l’ambassade du Mali, à Brazzaville, tout est fin prêt pour le scrutin et les représentants des partis politiques s’activent depuis longtemps en vue de sa réussite.

Fousseny Keïta, représentant au Congo du Rassemblement pour le développement du Mali, parti de Cheick Modibo Diarra, pense que la difficulté majeure pour cette élection réside dans le manque de distribution adéquate des cartes d’électeurs. « Ces cartes sont individuelles. Etant donné que les chefs de famille n’ont pas été autorisés à les retirer pour leurs membres, en particulier pour des femmes empêchées, je crains que l’alternance tant souhaitée dans le pays ne puisse pas se faire puisque de nombreux Maliens ne pourront pas voter », a-t-il confié. Adama Silla, commerçant à Brazzaville, estime, quant à lui, que « le vote va se dérouler dans de bonnes conditions » puisque les représentants de vingt et un partis politiques présents dans la capitale congolaise ont été associés aux préparatifs de l’élection.

Au Mali même, la campagne qui s’achève ce 27 juillet a été marquée par une polémique sur les listes électorales, l’opposition dénonçant un risque de fraude. Le ton était souvent monté du côté de l’équipe de Soumaïla Cissé, largement battu au second tour par Ibrahim Boubacar Keïta, en 2013. Le candidat a dénoncé des divergences entre le fichier ayant servi à l’établissement des cartes d’électeurs et celui mis en ligne qui comprend, selon lui, des doublons, des électeurs et des bureaux de votes fictifs.

Répondant à ces préoccupations, le ministre de l’Administration territoriale, Mohamed Ag Erlaf, a assuré qu’il n’y avait pas deux fichiers mais un seul et expliqué les anomalies décriées par un problème de serveur informatique.

Au cas où le scrutin se déroulerait normalement, avec le soutien des quatre-vingts observateurs de l’Union européenne et ceux de la sous-région, les premiers résultats sont attendus dans les quarante-huit heures, les résultats officiels provisoires le 3 août au plus tard, alors qu’un éventuel second tour est prévu pour le 12 août.

L’élection malienne va avoir lieu pendant que l’actuel président est accusé par ses adversaires, dont plusieurs de ses anciens ministres, de mauvaise gouvernance et d’avoir échoué à stabiliser le pays. En réponse à ces critiques, le chef de l’Etat assure « faire avancer le bateau Mali », dans des circonstances particulièrement difficiles pour la simple raison que « des poches de violence, des résidus de terrorisme » subsistent toujours dans le pays.

Outre Soumaïla Cissé, l’astrophysicien de métier et ancien chef de gouvernement de transition, Cheick Modibo Diarra (avril-décembre 2012), figure parmi les principaux prétendants au fauteuil présidentiel. Sont également en lice, le maire de Sikasso (sud), Kalifa Sanogo, l’ex-Premier ministre Modibo Sidibé, l’ancien ministre et militaire Moussa Sinko Coulibaly, ainsi que des hauts fonctionnaires internationaux. Une seule femme fait partie des vingt-quatre candidats.

Présente militairement avec la Mission de l’ONU (Minusma) et la force française Barkhane, la communauté internationale attend de l’élection du 29 juillet une relance de l’application de l’accord de paix signé en mai-juin 2015 entre le camp gouvernemental et l’ex-rébellion à dominante touareg, application qui accumule les retards. Malgré cet accord, les violences djihadistes ont non seulement persisté mais se sont propagées du nord vers le centre et le sud du pays, sous état d’urgence quasiment sans interruption depuis novembre 2015, puis au Burkina Faso et au Niger voisins, se mêlant souvent à des conflits intercommunautaires.

 

Nestor N'Gampoula

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