Prévention de la famine dans le grand Kasaï : trois agences de l’ONU lancent un appel d’urgence

Jeudi 18 Janvier 2018 - 16:00

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 L’Unicef, le PAM et la FAO tirent la sonnette d’alarme pour sauver des vies face à la situation humanitaire très critique dans la région.

La précarité des conditions de vie dans la province du Kasaï a atteint un seuil intolérable. L’insécurité alimentaire, l’émergence des maladies, la destruction des infrastructures d’utilité publique, le déplacement massif de la population sont devenus le vécu quotidien dans la région du grand Kasaï. Par manque de récoltes parce que les agriculteurs ont fui leurs villages suite à l’insécurité, trois saisons agricoles successives ont été perdues. L'aide alimentaire ne parvient pas à combler le vide. «  Seulement quatre cent mille  des trois millions de personnes souffrant d'insécurité alimentaire grave au Kasaï ont reçu une aide en décembre », soulignent les trois agences de l’ONU dans un communiqué conjoint. Elles ajoutent, par ailleurs, que plus de sept cent cinquante mille personnes sont toujours déplacées. Les six cent trente mille personnes déplacées  qui sont retournées dans leurs villages incendiés, après s'être cachées dans la forêt,  ont besoin d’être assistées pour qu’elles puissent reprendre la production agricole.

Pour le représentant par intérim de la FAO en RDC, Alexis Bonte, l'agriculture est le seul moyen de redevenir productif. « Non seulement elle génère de la nourriture et des revenus pour les familles, mais elle restaure également l'espoir, la dignité et l'autosuffisance », fait-il savoir.

Pour sa part, le représentant par intérim de l'Unicef en RDC, Tajudeen Oyewale, indique que l'état nutritionnel des enfants est particulièrement critique. Au moins quatre cent mille enfants de moins de 5 ans souffrent de malnutrition aiguë sévère. Ils risquent de mourir, à moins de recevoir de toute urgence une aide en matière de santé, d'eau, d'assainissement et de nutrition. « La sécurité alimentaire à plus long terme doit être rétablie et les pratiques d'alimentation et de soins améliorées afin que les enfants puissent avoir accès à la nourriture de qualité dont ils ont besoin », déclare-t-il.

Pour faire face à cette crise humanitaire, les donateurs apportent déjà leur appui financier mais face à l’ampleur de cette crise, les moyens s’avèrent insuffisants, comme l’indique  le représentant  du PAM,  Claude Jibidar. « Il y a des signes qui montrent que les donateurs commencent à contribuer, mais les ressources sont très insuffisantes au vu de l'ampleur de la souffrance humaine. Le gouvernement congolais et la communauté internationale doivent se réengager sur tous les fronts pour prévenir une famine majeure au Kasaï. Ne pas le faire, immédiatement et collectivement, signifie que beaucoup vont mourir », avertit-il.

Aline Nzuzi

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