Prisons congolaises: les acteurs étatiques et non étatiques réfléchissent sur l’amélioration des conditions de vie des détenus

Mercredi 25 Juin 2014 - 20:05

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A la suite  d’une enquête réalisée pendant les mois de janvier et février 2014, l’Association pour les droits de l’homme et l’univers carcéral (Adhuc) a convié les acteurs étatiques et non étatiques à une table ronde afin de proposer des pistes de solution à l’épineux problème de l’amélioration des conditions de vie des détenus dans les prisons congolaises

Cette table ronde, qui se réunit à Brazzaville du 25 au 27 juin, est financée par l’ambassade des États-Unis d’Amérique au Congo. Pendant trois jours, a dit le président de l’Adhuc, Louamba Moké, les vingt-cinq participants à ces assises vont échanger sur la problématique de l’érection par l’État de nouvelles maisons d’arrêt, en vue de réduire la surpopulation carcérale et d’envisager une politique judicieuse de gestion du personnel pénitentiaire.

Au cours de cet atelier, l’Adhuc mettra à la disposition des participants les résultats de son enquête, réalisée dans près de trente prisons du territoire national. Il ressort de celle-ci que les prisons congolaises n’offrent pas aux détenus de possibilités de resocialisation. Bâties pour la plupart à l’époque coloniale et prévues pour un nombre restreint de détenus, elles sont actuellement surpeuplées.

Cette enquête révèle, en outre, que les maisons d’arrêt présentent également des problèmes récurrents d’hygiène, d’alimentation, de soins médicaux appropriés et de loisirs. Nombre d’entre elles ne sont pas subdivisées en quartiers, comme le prévoient les normes admises en la matière.

Par ailleurs, l’Adhuc salue, dans son rapport, les efforts entrepris par le gouvernement avec la construction des maisons d’arrêt de Pointe-Noire, d’Ignié et d’Owando.

Le président de l’Adhuc, Louamba Moké, a déploré l’insuffisance des budgets affectés aux maisons d’arrêt, alors que la prison est une école de la réinsertion sociale et occupe une place importante dans la société. La prison, a-t-il ajouté, n’est pas seulement une affaire du ministère de la Justice à travers la direction générale de l’Administration pénitentiaire, mais est aussi l’affaire de toute la société congolaise.

 Le souhait de l’Adhuc, a-t-il dit, était de mettre tous les ministères et institutions de la République autour d’une même table, puisque la prison est une micro société ou encore un sous-ensemble de la société où l’on rencontre des problèmes de santé ; d’éducation (enseignement) ; de formation professionnelle ; de sécurité des détenus et du personnel pénitentiaire ; de respect de la dignité humaine et de préparation à la réinsertion sociale des détenus.

 

Roger Ngombé