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Procès

Lundi 2 Septembre 2013 - 11:54

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Ce qui ressort à l’évidence du procès qui s’achève devant la Cour criminelle de Brazzaville est l’incroyable série de défaillances qui ont provoqué l’explosion meurtrière du 4 mars 2012 dans le quartier de Mpila. Au-delà de la volonté de nuire qui aurait été à l’origine de l’explosion, il convient de retenir des audiences que le drame aurait pu être évité si les règles élémentaires de protection des stocks de produits chimiques entassés dans ce lieu avaient été respectées, si l’argent débloqué par l’État pour les déplacer avait été utilisé à ces fins, si les administrations responsables avaient fait correctement leur travail.

Au-delà donc des condamnations qui seront prononcées lorsque la Cour rendra son verdict, il convient de s’interroger sur les leçons que l’administration tirera pour elle-même d’une tragédie dont le peuple congolais paie les conséquences au prix fort.  Chacun sait, en effet, que dans de nombreux domaines les fonds destinés à améliorer la gouvernance sont détournés de leur véritable destination et ne servent qu’à l’enrichissement de quelques uns.

Ce phénomène, qui existe dans tous les pays, pose aux gouvernants l’un des problèmes les plus difficiles qu’ils aient à résoudre. Et s’il revêt chez nous une acuité particulière, c’est que les troubles ayant marqué la dernière décennie du siècle précédent ont déstabilisé en profondeur l’appareil d’État, rendant particulièrement difficile le contrôle des fonds publics confiés aux différentes administrations et entreprises publiques.

L’explosion meurtrière du 4 mars ayant montré sur quels drames peuvent déboucher de semblables pratiques, il serait bon qu’à l’issue du procès de Brazzaville, la puissance publique en tire les enseignements pour elle-même. Sans doute ce travail ne réparerait-il pas les dégâts causés aux victimes et plus généralement à la société congolaise, mais il permettrait de prévenir de nouveaux drames. Et ce serait déjà beaucoup.

C’est en tout cas, nous semble-t-il, ce que les Congolais, dans leur grande majorité, attendent du procès qui s’achève.

Les Dépêches de Brazzaville

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