Processus DDRR : Jacques Djoli opposé au cantonnement des FDLR dans la province de l’Équateur

Lundi 9 Juin 2014 - 17:45

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Le sénateur estime que la solution à la problématique de ces forces négatives ne réside pas simplement à leur éloignement ni à leur déportation à l’ouest du pays, mais bien à leur rapatriement au Rwanda sur la base du programme DDRR.

Pour résoudre la question de la présence des rebelles hutus rwandais des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR) à la base du conflit entre le Rwanda et la RDC, le gouvernement pense cantonner ceux d’entre eux qui ont favorablement répondu à l’appel à la démobilisation, à l’intérieur du territoire national, notamment au centre d’Irebu dans la province de l’Équateur avant leur rapatriement au Rwanda. Bien des compatriotes ne partagent pas ces vues du gouvernement au regard du passé peu glorieux de ces forces négatives présumées renfermer dans leur rang des auteurs présumés du génocide de 1994 intervenu au Rwanda dans la foulée de l’assassinat du président Juvénal Habyarimana.

Le sénateur Jacques Djoli est de ceux qui s’opposent avec la dernière énergie à ce projet du gouvernement relayé par le gouverneur du Nord-Kivu. Ce dernier, rappelons-le, avait indiqué que les FDLR qui s’étaient tout récemment rendus volontairement seront transportés dans un premier temps dans des centres de transit à Walikale au Nord-Kivu puis seront acheminés dans la partie ouest du pays et particulièrement à l’Équateur. « Cette information nous a fait froid au dos et nous protestons avec la dernière énergie contre cette proposition. Il est hors de question de transformer la province de l’Équateur en poubelle. Nous savons que la question  des FDLR est une problématique essentielle dans la normalisation de nos relations avec les voisins rwandais. Mais il est inadmissible que ces derniers nous refilent leurs rebellions. Nous avons déjà suffisamment payé le prix des troubles du Rwanda, de l’Ouganda et du Burundi qui ont déporté leurs rebellions sur notre territoire », avait vite réagi le sénateur Jacques Djoli dans un entretien avec les Dépêches de Brazzaville.

Il estime qu’au moment où la RDC s’attelle à organiser le rapatriement des ex-combattants du M23, le Rwanda ferait œuvre utile en assurant le retour au bercail des FDLR. Tout en reconnaissant que parmi les FDLR, il y a certainement des innocents qui ne sont mêlés ni de près ni de loin au génocide de 1994, le sénateur Jacques Djoli estime que la RDC a longtemps subi le contrecoup de la barbarie de ces forces négatives muées en spoliatrices de ses ressources naturelles recyclées en armes. Le moment est venu pour les pays voisins dont les rebellions se sont déportées sur le territoire national de les récupérer, martèle l’officiel congolais. Outre le Rwanda avec ses FDLR, il estime que les rebelles ougandais des ADF-Nalu et ceux de la LRA ainsi que les rebelles burundais des FNL ont intérêt à retourner dans leurs pays respectifs. Au sein des groupes provinciaux du Sénat et du regroupement des parlementaires ressortissants de l’Équateur, Jacques Djoli entend mener des actions pour faire comprendre aux uns et aux autres le fait que la solution à la problématique FDLR ne réside pas simplement à leur éloignement ni à leur installation à l’ouest, mais bien à leur rapatriement sur la base du programme DDRR.

L’élu de l’Équateur voudrait impliquer dans sa démarche toutes les sensibilités sociopolitiques de la province, tant au niveau de l’Assemblée nationale que du Sénat, de la société civile et des notabilités locales, pour faire échec au projet du gouvernement. Il invite les institutions chargées de mettre en place ce schéma de trouver un autre plus rationnel. « On ne peut pas chercher à résoudre le problème de l’insécurité à l’Est en créant un nouveau foyer d’insécurité à l’Équateur », explique l’interlocuteur des Dépêches de Brazzaville. 

Alain Diasso

Légendes et crédits photo : 

Le sénateur Jacques Djoli