Processus électoral: des obstacles à l'organisation des élections locales en 2014

Lundi 14 Octobre 2013 - 19:00

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Des défis d'ordre organisationnel et financier sont à relever avant les prochaines échéances électorales.

L'annonce du président de la Commission électorale nationale indépendante (Céni), Abbé Apollinaire MaluMalu, liée à l'organisation des élections locales en 2014 a relancé définitivement le processus électoral congolais. Elle remet les pendules à l'heure quant au mystère qui a toujours entouré cette étape des élections congolaises. Pour y mettre la manière, les cadres de concertation avec les parties prenantes au processus ont été ouverts à la maison électoral à la grande satisfaction de tous les participants, l'objectif étant d'organiser des élections crédibles et transparentes pour faire oublier les erreurs de 2011.

La nouvelle équipe de la Céni n'ignore pas pour autant que le défi à relever est énorme. Les rencontres qu'elle multiplie avec ses différents partenaires s'inscrivent dans le cadre de rallier le plus grand nombre à la cause congolaise afin de bénéficier, au moment opportun, de l'accompagnement de la communauté internationale nécessaire à la crédibilisation des élections. Le changement en cours à la Céni vise également le professionnalisme dans le chef des cadres et agents de l'institution. L'organisme de gestion des élection en RDC entend donc offrir au pays des meilleures élections.

Parmi les préalables aux locales en 2014, il y a essentiellement le cadre légal constitué notamment de la loi électorale. La taille du bulletin, conséquence du nombre exorbitant des candidats aux législatives, a été une difficulté majeure des élections de 2006. Le pays gagnerait en renforçant les conditions d'éligibilité des candidats et en revoyant à la hausse la caution des candidats et des partis. Pour des analystes, il est important que le Parlement prévoit une nouvelle révision de la loi électorale pour éviter que le nombre des candidats aux locales ne donne le tournis à la Céni. Sinon, le gouvernement doit se préparer à décaisser au moins le double du budget des élections de 2011 pour les locales.

La mise à disposition des fonds et leur déblocage au moment opportun est le deuxième préalable pour réussir la prochaine étape des élections en RDC.  Le gouvernement congolais, qui a financé à plus de 80% les dernières élections, doit mettre toute la machine en marche pour doter l'institution chargée de piloter le processus électoral des moyens conséquents avant échéance afin de permettre aux différentes opérations d'être organisées dans le délai. Or, il s'avère que les agents de la Céni sont régulièrement payés en retard. Un tel comportement mettrait en péril les prochaines élections.

Le plus grand défis demeure celui d'adapter la cartographie à la nouvelle configuration des villes au regard des changements intervenus récemment. La création des nouvelles villes remet totalement en cause la cartographie établie par l'équipe Mulunda et nécessite une nouvelle descente sur le terrain des équipes de la Céni pour mettre en place une cartographie crédible sachant que le problème avait suscité des remous en 2011. Plus que jamais, le déploiement de ces équipes appelle des moyens conséquents de la part du gouvernement congolais et des partenaires.          

 

Jeannot Kayuba