Processus électoral : des ONG fustigent des restrictions imposées à certains candidats à la présidentielle

Lundi 6 Août 2018 - 15:00

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Dans un communiqué conjoint signé, le 5 août, à Kasumbalesa, dans le Katanga, des organisations de la société civile (OSC) relèvent que tous les candidats devront être protégés de la même façon, dans la paix, la transparence et l’inclusivité, afin de rendre le processus en cours crédible.

La société civile a condamné la violence policière ainsi que les abus des droits humains qui en découlent, en cette période de dépôt des candidatures aux élections du 23 décembre. Elle se convainc que « seules l’inclusivité, la transparence et la sécurisation de tous les candidats peuvent garantir la crédibilité du processus conduisant auxdites élections ».

Dans cette action, les OSC signataires du communiqué ont épinglé, à titre illustratif, des restrictions qu’elles qualifient de « non fondées », imposées aux deux candidats à la présidentielle, Moïse Katumbi Chapwe et Jean-Pierre Bemba Gombo. Le premier a été empêché, selon elles, de rentrer dans son pays par la frontière de Kasumbalesa, alors qu’il a été refusé au second d’accéder à la propriété familiale de la commune de la Gombe, à Kinshasa. Ces organisations dénoncent également l’atteinte au droit à la vie de quatre personnes de Kasumbalesa dont les corps auraient été emportés par des agents de la police ainsi que l’atteinte à l’intégrité physique d’un chauffeur tanzanien gravement blessé par balles. « Ces cas s’ajoutent aux pertes économiques énormes qu’ont subies les entreprises minières, les transporteurs et les importateurs/exportateurs, à la suite de la brusque fermeture de la frontière, toute la journée du vendredi 3 août, à l’annonce de l’arrivée de Katumbi par ce poste », a noté le communiqué.

Le refus de laisser à un citoyen la liberté de rentrer dans son pays ou d’accéder à une résidence familiale constitue, pour ces associations, une violation flagrante de la Constitution dont le deuxième alinéa de l’article 30 stipule qu’« aucun Congolais ne peut être ni expulsé du territoire de la République ni être contraint à l’exil, ni être forcé à habiter hors de sa résidence habituelle ». Par contre, font-elles observer, conformément à l’article 13 de la Déclaration universelle des droits de l’homme, il a le droit de quitter et de revenir dans son pays, comme bon lui semble. 

L’intérêt supérieur de la nation congolaise

Dans sa conclusion, ce communiqué conseille de mettre au-devant l’intérêt supérieur de la nation congolaise et de la région des Grands Lacs africains. Ces OSC attendent du président de la République et du gouvernement central de lever toute restriction imposée aux candidats à la présidentielle de décembre. Aux autorités judiciaires compétentes, elles demandent l’ouverture d'une enquête afin de poursuivre les policiers et leurs supérieurs hiérarchiques présumés responsables des violations des droits humains, le 3 août, à Kasumbalesa.

Par ailleurs, il est recommandé à la Monusco de veiller à la sécurité de tous les candidats, conformément à son mandat de protection des civils. À la société civile de la RDC, il est demandé l’accroissement de la surveillance d’actions gouvernementales tendant à violer la Constitution et les instruments internationaux de défense des droits humains dûment ratifiés par l’État congolais.

Lucien Dianzenza

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