Processus électoral : la Céni à l’heure de l’évaluation

Mardi 2 Avril 2019 - 18:15

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D’ici au mois de juillet, le bureau de la Centrale électorale sera en fin mandat. Ce qui permettra de trouver d’autres animateurs qui vont conduire l’institution jusqu’aux élections locales. En attendant le bouclage complet du processus électoral avec l’élection des gouverneurs et l’installation des assemblées provinciales du Nord-Kivu et de Maï-Ndombe, l’heure est déjà au bilan.

D’ici à juillet, le mandat de la Commission électorale nationale indépendante (Céni) prendra fin. A près de deux mois de cette échéance, le moment est à l’évaluation du travail fourni par cette institution d’appui à la démocratie. En attendant, le satisfécit provient d’ores et déjà de ses propres animateurs qui se jettent des fleurs, fiers d’un bilan à leurs yeux élogieux. 

S’exprimant récemment  à ce sujet à la télévision nationale, le président de la Céni, Corneille Nangaa, pense mériter de la nation, au regard de la conduite satisfaisante par son institution du processus électoral.

Un processus laborieux marqué par des vicissitudes et autres tribulations souvent difficiles à gérer. C’est sans regrets ni remords que Corneille Nangaa entend donc quitter son fauteuil, estimant avoir réalisé l’essentiel de sa mission, celle de conduire les Congolais aux urnes. « Nous avons joué notre rôle. Certes il y avait beaucoup de ratés, mais il y a eu aussi beaucoup de réussite », a-t-il déclaré.

Il se dit prêt à passer le relais à quelqu’un d’autre pour prendre les rênes de la Céni, mais n’exclut pas toute éventualité de conserver son fauteuil si jamais la République lui en faisait la demande. Loin de s’afficher comme un accro au poste  de président de la Céni, il estime être en mesure de servir son pays ailleurs, dans d’autres domaines où sa compétence peut s’avérer utile.

Mais le bureau de la Centrale électorale ne va pas partir sans rendre compte de sa gestion à la population qu’il a servie. Un rapport général portant sur le processus électoral (2012-2019) serait en gestation, à en croire Corneille Nangaa, le temps pour la Céni de parachever le cycle électoral avec l’élection des gouverneurs prévue le 10 avril, en plus de l’installation des assemblées provinciales du Nord-Kivu et de Maï-Ndombe. Le contenu de ce rapport porte sur les évaluations ainsi que les propositions de réforme avec, en sus, les leçons tirées du processus électoral en cours.

"Appoter un démenti aux allégations de détournement des deniers publics"

Ce rapport général de la Céni est une opportunité que Corneille Nangaa et les siens sont appelés à saisir afin de répondre aux accusations de détournement et de malversations dont ils font l’objet de la part de l’administration Trump.  Il s’agira, pour le bureau, d’apporter un démenti sanglant aux allégations de corruption ayant  notamment entouré l’achat des machines à voter avec une incidence sur le coût du processus électoral. « Nous avons conduit ce processus dans un environnement difficile fait de méfiance, mais grâce au gouvernement et à la détermination de tout un peuple, les élections ont eu lieu », s’est réjoui Corneille Nangaa, tout en minimisant quelques dysfonctionnements constatés dans l’utilisation des machines à voter. « Nous avons passé près d’une année à nous quereller sur l’utilisation ou pas de la machine à voter… Mais avec le professionnalisme des agents de la Céni, la prise en charge de quelques problèmes constatés a été immédiate », a-t-il assuré.

Ragaillardi par la bonne organisation des dernières élections à Bunia, Butembo et Yumbi, bien que le taux de participation n’ait pas été à la hauteur des attentes, Corneille Nangaa n’a pas manqué de saluer la première alternance pacifique du pouvoir intervenue dans le pays depuis 1960, sous l’égide de la Céni.   

Alain Diasso

Légendes et crédits photo : 

Corneille Nangaa

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