Processus électoral : l'ONG Justicia exhorte au renforcement du rôle de la Monusco

Mardi 20 Mars 2018 - 19:39

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L'association demande aux membres du Conseil de sécurité de donner plus de moyens à la mission onusienne en RDC, afin de lui permettre de sécuriser les civils et d’accompagner la mise en œuvre de l’Accord de la saint-Sylvestre.

Le directeur exécutif de Justicia Asbl, Timothée Mbuya, a animé le 20 mars, dans la commune de Barumbu, à Kinshasa, une conférence de presse au cours de laquelle il s'est exprimé sur la situation que traverse la RDC en cette période électorale. Aussi a-t-il invité le Conseil de sécurité des Nations unies, qui va tabler incessamment sur le mandat de la Monusco, à accroître les moyens de cette mission dans le sens de la protection des civils et de l’accompagnement du processus électoral dans le pays.

Pour cet avocat au barreau de Lubumbashi, dans le Katanga, le mandat de la Monusco doit être renforcé sur trois points. « Le processus électoral en RDC étant dans sa phase irréversible, quelques ajustements s’imposent pour la fiabilité et la crédibilité des élections afin d’éviter de faire retomber le pays dans une autre crise majeure qui impacterait sur tous les pays de la sous-région d’Afrique centrale et australe. », a souligné le directeur exécutif de Justicia Asbl.

Influer sur le développement positif de la situation du pays

Cette ONG estime, en effet, que les Nations unies et la communauté internationale peuvent jouer un grand rôle dans le développement positif de la situation en RDC en vue des élections transparentes, crédibles et apaisées. Dans le contexte actuel, a dit son directeur, les espoirs pour la tenue des élections s’éloignent de plus en plus. Justicia Asbl motive ses inquiétudes par la mise en œuvre très partielle de l’Accord de la saint-Sylvestre, notamment avec la mise en place très controversée du gouvernement et du Comité de suivi ainsi que la publication du calendrier électoral et la non-application d’autres mesures de décrispation politique telles que la libération des prisonniers politiques et d’opinion, la cessation des poursuites contre les opposants politiques et d’autres acteurs de la société civile, la fin du dédoublement des partis politiques, la réouverture des médias indépendants fermés et la libération de l’espace d’expression et des manifestations publiques, etc.

Face au tableau ainsi peint, le directeur exécutif de Justicia pense que le Conseil de sécurité devrait prendre des mesures en s’impliquant davantage dans le processus électoral afin de rassurer les acteurs politiques et la population, en accroissant la sécurité en faveur  de ceux qui prennent part à des manifestations politiques pacifiques et en s’opposant contre les atteintes aux droits de l’homme. L’ONG invite également le Conseil de sécurité de l’ONU à s’opposer à l’utilisation de la machine à voter dans un processus électoral hautement sous tension. Selon elle, il n’existe pas suffisamment d’experts pour tester les machines proposées par la Céni et pour former la population qui n’a jamais eu accès à un tel outil alors que le seuil électoral tel que prévu par la nouvelle loi résoudrait la question du regroupement des partis politiques et empêcherait la mise en place d’un bulletin de vote pléthorique et épargnerait suffisamment des ressources. « D’autres pays ont adopté progressivement la machine à voter mais, cela ne s’est pas fait précipitamment comme veut le faire la Céni en RDC. Même beaucoup de ces pays l’ont abandonnée pour n’y avoir pas trouvé gain de cause. Nous ne devons donc pas utiliser une machine qui va poser problème plus tard .», a soutenu Me Timothée Mbuya. Dans cette perspective, Justicia exhorte le Conseil de sécurité à s’activer pour augmenter le financement des élections que de se contenter de simples promesses non tenues ou insuffisantes.

Aussi, Justicia attend de l’ONU de veiller à la mise en place d’un comité international d’accompagnement du processus électoral en RDC en vue d’apporter un appui technique et s’assurer de la bonne gestion des ressources disponibilisées à cet effet. « Ce comité aiderait à crédibiliser le processus électoral et s’assurerait de la mise en œuvre effective des mesures prévues par l’accord .», a expliqué Me Timothée Mbuya. Pour lutter contre les groupes armés, l’ONG a conseillé au Conseil de sécurité d’accorder plus des moyens financiers à la brigade d’intervention de la Monusco afin de lui permettre de mieux appuyer les Forces armées congolaises.

Lucien Dianzenza

Légendes et crédits photo : 

Photo: Me Timothée Mbuya, lors de la conférence de presse/Adiac

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