Processus Redd+ : le Congo bénéficiera d’un financement de la Banque mondiale

Mercredi 17 Janvier 2018 - 18:58

Abonnez-vous

  • Augmenter
  • Normal

Current Size: 100%

Version imprimable

Le plan d’investissement de la stratégie nationale de Réduction des émissions liées à la déforestation et à la dégradation forestière (Redd+) de la République du Congo va bénéficier d’un financement de la Banque mondiale. Ce plan a été approuvé par le sous-comité du programme pour l’investissement forestier (PIF), selon un communiqué de cette institution onusienne.

Lors de sa réunion en février prochain, le PIF statuera sur l’enveloppe financière à accorder au Congo. Il sera annoncé, à cet effet, le montant accordé au Mécanisme de financement dédié aux initiatives des populations autochtones, en anglais DGM (Dedicated Grant Mechanism) du Congo.

Le Congo a été autorisé à passer à la troisième phase du processus Redd+, consacrée au paiement de crédits carbone, après avoir franchi la première phase dite de préparation des outils et la deuxième portant sur l’investissement.  

Le communiqué de la Banque mondiale stipule que dans le cadre de la deuxième phase, le plan d'investissement de la stratégie nationale Redd+ a été élaboré pour servir de cadre de référence, destiné à assurer la mobilisation des investissements nécessaires à la réalisation des projets et programmes.

Ce plan sera mis en œuvre pour la période 2018-2025 et sous-tendu par des programmes habilitants et des programmes géographiquement intégrés. Il a été élaboré grâce à un financement du programme pour l’investissement forestier et l'Initiative pour la forêt de l'Afrique centrale.

Spécialiste sur les questions d’environnement à la Banque mondiale, Julian Lee estime que « cette décision ouvre la voie au financement de deux projets soumis par le gouvernement congolais au Programme pour l’investissement forestier, pour contribuer à la réduction de la déforestation et au développement économique des départements de la Likouala et de la Sangha, représentant plus de la moitié de la superficie forestière nationale ».

Le premier projet s’inscrit dans le cadre du programme de réduction des émissions Sangha-Likouala, qui prévoit le développement des plantations agroforestières. Il s'agit notamment de la cacao-culture sous ombrage et des associations arbres fruitiers/cultures vivrières sur des superficies dégradées dans la Likouala et la Sangha.

Ces deux départements couvrent 52% de la superficie forestière nationale et plus de 70% de forêts intactes. Ils représentent ainsi un enjeu important de protection et de conservation. Le taux de déforestation dans cette partie du pays, jugé jusque-là faible, a tendance à augmenter ces dernières années.

Le deuxième projet bénéficiera de l’accompagnement de la Banque africaine de développement. Il sera réalisé dans les départements du Pool et des Plateaux, qui permettent d’approvisionner la ville de Brazzaville en bois-énergie. Des plantations agroforestières et de bois-énergie seront développées dans ces régions affichant des taux de déforestation parmi les plus élevés du pays, avec respectivement 0,38% et 0,2% de pertes brutes annuelles et une couverture forestière de moins de 17%.

Le développement d’activités de production durable de bois-énergie et d’agriculture représente un enjeu prioritaire pour les communautés dépendant de ces écosystèmes. Il devrait permettre de préserver les petits massifs forestiers et les forêts galeries en proie à la déforestation.

« La population congolaise qui a manifesté son enthousiasme sur les objectifs poursuivis par le processus Redd+, attend impatiemment les investissements, dans l'espoir de tirer davantage profit de ce processus, à travers la création d’emplois, l'amélioration des revenus et des pratiques agricoles, ainsi que sa meilleure implication dans la gestion durable des paysages forestiers », a indiqué la ministre en charge de l’Economie forestière, Rosalie Matondo, dans son plaidoyer au sous-comité du programme d’investissement forestier.

Christian Brice Elion

Notification: 

Non